Les conséquences de la grande prématurité sur la voix du préadolescent

Recommandations aux professeurs de chant

Concernant les aspects vocaux des artistes, que ce soit des acteurs, comédiens, chanteurs, ces résultats permettent de mettre l’accent sur quelques points :

•   Les traitements subis à distance, y compris pendant cette période néonatale peuvent avoir des conséquences sur l’avenir vocal d’un enfant qui va suivre un enseignement vocal ou de comédie et éventuellement sur son orientation professionnelle.
•   La définition de mesures préventives relatives à ce problème est nécessaire, particulièrement en limitant les ré-intubations et de ce fait les traumatismes qui y sont liées.
•   L’amélioration des techniques de réanimation en néonatalogie a permis de diminuer de manière très significative la mortalité des grands prématurés. L’aspect vital prime sur toute autre considération et on peut comprendre ce raisonnement d’urgence pour l’équipe médicale. Mais désormais, la notion de qualité de vie doit être introduite ; les différentes fonctions non vitales doivent également être prises en compte et intégrées aux gestes de réanimation. En effet ce qui peut paraître comme mineur et secondaire dans ces moments peut revêtir une grande importance plus tard, la qualité vocale en fait partie. La clinique phoniatrique le démontre tous les jours.
•   La prise en charge spécialisée peut s’avérer nécessaire, et l’orthophoniste doit y prendre toute sa place.
•   Des études devraient être engagées afin de mieux connaître les conséquences de la prématurité sur la voix chantée et la voix projetée d’un acteur ou d’un comédien. Ces travaux pourraient servir de base à la réalisation de mémoires d’orthophonie ou de médecine sur ce thème.
•   La voix chantée, la voix parlée dans le cadre d’activités artistiques sont devenues des pratiques courantes chez les jeunes ainsi que dans la population adulte. Du fait du nombre croissant d’anciens grands prématurés, les professeurs de chant ou d’école de théâtre peuvent être confrontés de fait à ces populations et ils doivent en tenir compte dans le travail vocal. Ils devront prendre un soin particulier aux apprentissages techniques afin de limiter ce risque très élevé de dysphonie, puisque près de 60 % de cette population peut d’après cette étude présenter une dysphonie mesurée par le GRBAS.

Rédacteur Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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