Les conduites addictives

Les addictions

Une étude récente (2007) menée par une université britannique met l’accent sur l’importance et la gravité des comportements addictifs chez les artistes et particulièrement dans le milieu des "vedettes du rock". Cette étude montre que ces musiciens ont près de deux fois et demi plus de risque de décéder dans les cinq premières années de leur carrière que la moyenne des individus. Pour aboutir à ce résultat, les chercheurs en santé publique britannique ont suivi le parcours de 1064 musiciens entre 1956 et 2006. Parmi eux, musiciens très connus sont morts précocement, comme Janis Joplin, Jimi Hendrix, Jim Morrison, Brian Jones, Keith Moon ou Kurt Gobain. Sur l’ensemble de l’échantillon, l’alcool et la drogue sont responsables d’un quart des décès.

Addiction, position du problème
L’addiction est un désordre à la fois biologique et comportemental. Celui-ci présente des caractéristiques environnementales, sociologiques et politiques. Il s’adresse encore aux capacités cognitives de l’individu et perturbe jusqu’à son fonctionnement cellulaire. Une notion centrale : la perte de contrôle du sujet face au produit addictif et l’usage compulsif qu’il est conduit à en faire.
En France, alcool et tabac occupent une place centrale dans les addictions. De plus, la consommation de psychotropes (hors prescription et prescrits) y est importante, particulièrement chez les femmes et plus particulièrement chez les jeunes-filles. Chez les jeunes des deux sexes, surtout les garçons, la consommation de cannabis reste préoccupante : un jeune sur deux en a fumé, à l’âge de 18 ans. A ce propos, il convient de s’élever contre une certaine tendance médiatique conduisant à banaliser l’usage du produit. Le cannabis reste une drogue et ses effets sur la santé de l’individu, les risques qu’il fait encourir au volant, ne sont en rien neutres.
A côté du cannabis, la consommation des autres drogues reste préoccupante bien qu’encore relativement marginale. L’usage de certains produits présents depuis des années (cocaïne, crack…) tend à s’élever, tandis qu’apparaissent de nouvelles drogues de synthèse (ectasy, mélatonine…) et que se développe l’emploi simultanément de plusieurs produits opiacés…). Enfin, les médias se font largement l’écho de l’abus de stéroïdes anabolisants ou la problématique touche plus au risque d’intoxication chronique qu’à celui d’overdose.

Le repérage de l’usage nocif ou de la dépendance à telle ou telle substance peut être aider par l’utilisation de questionnaire qui ont fait leur preuve, pour l’alcool, questionnaire DATA, le tabac (Fagerström) ou la cannabinoïdes.
La prise en charge toujours basée sur le volontariat recours systématiquement à un réseau multidisciplinaire et s’inscrit dans le long terme. L’addiction dans le métiers artistiques, plus encore dans certaines pratiques posent des problématiques spécifiques qui tiennent au aspect sociologique du milieu, aux effets qui peuvent parfois être recherchés (écrivain et LSD, mescal par exemple), à l’usage récréatif (Rave party), à l’image trop souvent positive qui est trop souvent colportée dans ces milieux alors que les conséquences sur les carrières et sur les individus sont toujours à terme très cruelles voir funestes
Quelque soit les utilisateurs, le danger des substances addictives est ainsi bien connu au travers de leurs principaux représentants pour lesquels les classifications ne manquent pas. Toutes cependant ont été trop souvent établies en fonction de la dangerosité intrinsèque du produit (altération du sujet, risque pour la collectivité, dégradation de la carrière artistique…) ; ce qui présente quelques effets pervers dont le moindre n’est pas celui de ramener la dangerosité des cannabinoïdes par exemple, vers le bas de l’échelle…, alors que leurs risques bien répertoriés ne sont pas négligeables. Il convient donc mieux en matière de classement des drogues de centrer leur danger sur le consommateur, du fait d’un triple risque permanent : levée des inhibitions, troubles aigus recherchés pour des effets, relâchement des conduites de sécurité.

Au total, l’actualité des toxicomanies est réelle, mais les possibilités d’une prise en charge toujours plus amont aux stades des usages nocifs (pouvant évoluer vers la dépendance) laissent augurer d’un optimisme raisonnable. Mais un travail préventif et curatif spécifique orienté au plus près des pratiques artistiques et des artistes eux-mêmes paraissent nécessaires, c’est cette mission sur laquelle s’investit Médecine des Arts. Ce dernier est conforté par une connaissance sans cesse plus approfondie des mécanismes neurobiologiques des addictions et par une analyse encore plus fine des facteurs de risques et de vulnérabilité personnelle. Encore faut-il retenir l’essentiel de la problématique pour agir avec discernement et efficacité.

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