Prévention en danse, changer de logique

Evaluer le risque de lésions en danse

Un travail récent [1] fait le point sur le risque dans les pratiques dansées non pas en réalisant une énième étude épidémiologique mais en faisant l’analyse des études de ces trente dernières années.
L’analyse porte sur 1365 danseurs amateurs et 900 professionnels (âge moyen était de 16.2 ± 1.02 ans parmi l'amateur et 27.0 ± 1.08 ans parmi des danseurs professionnels.)

Le premier constat est la très grande hétérogénéité des études et la difficulté à établir les bases d’une méta-analyse. Les études se différences mêmes sur la notion de « blessures » pris en compte. , pour certains, il s’agit d’un problème physique entraînant une modification de la pratique, même s’il n’y a pas d’arrêt, pour d’autres ce sont simplement les blessures ayant entraîné un accès à des soins, sur d’autres la définition plus précise du dommage. Certaines études prennent en compte le risque lésionnels uniquement sur la partie inférieure du corps excluant le haut du corps et les membres supérieurs, d’autres excluent les accidents, d’autres encore prennent en compte que les problèmes familiers de la cheville et du pied. Les études prenant en compte le rachis et le genou sont rarissimes.

Pour autant les éléments d’évidence du risque sont confirmés, le niveau du risque reste très élevé dans les pratiques de la danse pour l’ensemble des études.
Ces travaux nous donnent un éclairage partiel sur les pratiques de la danse et ses risques. Ainsi, lorsqu’on élargi l’étude à des zones anatomiques moins habituelles on relève que nombre de danseurs ont des rachialgies, des douleurs lombo-sacrées sont rapportées par 62 % des danseurs [2], et que près d’1/3 (29%) présentent un syndrome douloureux fémoro-patellaire [3],  et 91 % un syndrome de ressaut de la hanche dont 58 % étaient douloureux.  Les danseurs et danseuses sont néanmoins peu nombreux à s’arrêter de danser pour ces raisons, pour autant cela survient chez 8 % des pratiquants.
Une notion est importante à retenir, il s’agit de l’incidence du taux de blessure pour 1000 heures de danse.
Concernant les pratiques de danse amateur, tout sexe confondu, ce taux est de 0,97 (0,77 à 2,40 selon les études) de lésions pour 1000 heures de danse, 0,99 pour les danseuses, 1,08 pour les danseurs. Il est à noter que ce pourcentage s’élève avec l’âge des danseurs.
Concernant les pratiques de danse professionnelle ce taux est de 1,24 (0,62 à 4,44) de lésions pour 1000 heures de danse tout sexe confondu. Les danseuses professionnelles ont un taux de 1,06 (0,70 à 4,76) de lésions pour 1000 heures dansés et les danseurs un taux de 1,46 de lésions pour 1000 heures de pratique de danse.
La très grande majorité des lésions peuvent s’apparenter à des syndromes de surmenage, mais la répartition des lésions se différencie selon le genre. Parmi les danseurs professionnels près de la moitié (57%) des lésions sont relatifs à des traumatismes ce qui ne se retrouve pas chez les danseuses qui connaissent moins de lésions traumatiques (33%) et plus de syndrome de surmenage (77%).
Ces outils sont à ce jour à construire.

Imprimer

La boutique

Revues

Revue Médecine des Arts N°88 Danseurs Musiciens
Revue Médecine des arts N°88 Danseurs Musiciens
17,00 € Accéder à la boutique

S'abonner à la Revue Médecine des arts

Santé du danseur


Association

Faire un don
Adhérer