Hypersalivation chez les instrumentistes à vent

Sialorrhée, quelles solutions ?

sialorrhée flûtiste

 

 

 

 

 

 

 

 

Anatomie des glandes salivaires

anatomie des glandes salivairesNous possédons trois glandes salivaires de chaque côté du visage, la glande parotide, la glande sous-maxillaire et la glande sous linguale. Nous avons aussi une petite glande sur la muqueuse de la langue, une au niveau du palais et une autre au niveau du pharynx. Cette salive est composée à 99% d’eau, le reste étant composé de protéines de sel et de minéraux.

Sur le plan thérapeutique et des moyens de limiter ce problème lors du jeu :
concernant la prise en charge de base, il va être utile d’identifier s’il s’agit d’une hypersalivation ou un défaut d’ingestion de la salive perturbé par le jeu à l’instrument.

Prise en charge par un orthophoniste spécialisé ou/et un kinésithérapeute spécialisé pour le musicien

Dans la mesure où il s’agit d’un défaut d’ingestion de la salive, il sera nécessaire de retrouver un rythme d’ingestion normal et de retrouver ce rythme normal en situation de jeu alors que la langue adapte son fonctionnement avec le jeu lui-même. Peut-être un orthophoniste qui travaille plus volontiers dans ce domaine (déglutition et voix par exemple) peut vous aider. Un kinésithérapeute formé Médecine des Arts-musique et dans le système orofacial pourrait certainement vous aider également. Il s’agit probablement de pistes de prise en charge non médicamenteuse qui sont susceptibles de vous aider à gérer au mieux le problème que vous rencontrez. La gestion de la déglutition, de la respiration, des tensions musculo-squelettiques de la sphère orofaciale sont des axes thérapeutiques particulièrement pertinents.

Sur le plan alimentaire et diététique

Il peut être utile de limiter les aliments épicés. Les aliments sucrés, chauds ou trop épicés sont susceptibles de déclencher une production excessive de salive.
Le maintien d’une bonne hygiène bucco-dentaire fait partie des moyens qui ne peuvent que favoriser une solution à vos difficultés.

Dans la mesure où des mesures de prise en charge par une orthophoniste ou un kinésithérapeute spécialisé n’a pas permis de gérer la gestion de l’ingestion de salive de manière efficace lors du jeu, que les mesures annexes d’hygiène n’ont pas rétabli la situation et qu’il n’existe pas de causes médicamenteuses ou pathologiques de cette hypersalivation, il peut être testé la prise de bétabloquant (20 min à 30 min avant le jeu avec une dose minimale) sous prescription médicale.

Le traitement allopathique

La sécrétion des glandes salivaires est sous le contrôle du système nerveux sympathique. Les 3 glandes salivaires principales sont innervées par des branches parasympathiques et sympathiques. Paradoxalement dans le cas de la salivation, ces deux systèmes ont une action synergique. Le système nerveux sympathique (orthosympathique) permet la sécrétion de protéines par les cellules acineuses, la salive est alors visqueuse et peu abondante alors que, le système nerveux parasympathique (SNP) permet la sécrétion de salive fluide surtout composée d’eau et d'électrolytes. Vous précisez que les difficultés que vous rencontrez pourraient être améliorées dans la mesure où la salive serait plus fluide.
Les bétabloquants auront l’intérêt de limiter la sécrétion de salive et parallèlement de diminuer la viscosité de la salive.
Pour autant, avant de mettre en œuvre de ce traitement prescrit par votre médecin traitant, vous pourriez aussi apprendre une technique psychocorporelle qui permet de mieux gérer l’équilibre du système sympathique et le stress. Les techniques relaxantes permettent le plus souvent de limiter les effets du système orthosympathique.
A noter que dans cette prescription de bétabloquants, le traitement se fait à une dose limitée (1/4 de 40 mgr de propanolol, 30 minutes environ avant la performance musicale). Il s’agit bien d’un médicament prescrit parfois dans le cadre de l’anxiété de performance et qui doit faire l’objet de l’avis préalable de votre médecin traitant. Dans le cas d’une prise médicamenteuse, il est utile pour le musicien de tester le traitement dans le cadre d’une pratique instrumentale banale en dehors d’un contexte d’importance afin de mesurer l’effet du médicament, même si à ce niveau thérapeutique les effets secondaires restent rares.

A noter que l’hypersalivation pathologique peut être traitée par l’injection de toxine botulique, mais ce traitement ne nous paraît pas adapté dans le cadre d’une pratique instrumentale du fait des effets que cela induits sur la pratique elle-même.

 

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