Anorexie mentale dans le milieu de la danse. Symptômes et diagnostic. Chapitre 2

Causes et critères de diagnostic de l'anorexie mentale

Quels sont les causes et les origines de l’Anorexie Mental ?

Les causes précises de l’anorexie mentale ne sont pas connues. Suivant les époques, les hypothèses causales ont évolué et c’est aujourd’hui une approche multifactorielle qui prévaut.
Sur le plan psychiatrique, l’anorexie mentale constitue un trouble à part. Il existe tous les degrés de sévérité avec un risque accru de dépression et de passage à l’acte suicidaire.

Quels sont les critères diagnostics de l’Anorexie Mentale ?

De nombreuses descriptions cliniques ont été faites sur l’anorexie mentale depuis la description princeps de la maladie. Aussi des critères ont été établis pour définir de manière plus précise et valide le diagnostic. On peut retenir d’une part les critères de Feighner, et les critères diagnostiques selon la classification du DSM IV (Diagnostic and Statiscal Manual of Mental Disorders) éditée par l’association psychiatrique américaine.
Le DSM IV n’est pas simplement un consensus établi par les experts dans ce champ de connaissance, ce que représentait le DSM III. Il s’agit du résultat du regroupement d’un nombre considérable de données empiriques : revues de la littérature, ré-analyses de données cliniques, résultat d’études, épidémiologie.

Critères diagnostiques de Feighner [11]

  • Début avant 25 ans ;
  • Anorexie accompagnée d’un amaigrissement d’au moins 25 % du poids initial ;
  • Attitude très perturbée pour tout ce qui concerne le poids, la nourriture ou la prise d’aliments ;
  • Attitude que ni la sensation de faim, ni les reproches, ni les encouragements, ni même les menaces ne peuvent pas modifier ;
  • Déni de la maladie avec incapacité d’admettre l’existence de besoins nutritionnels ;
  • Une satisfaction apparente procurée par la chute pondérale, les malades montrant ouvertement qu’ils éprouvent du plaisir à se priver d’aliments ;
  • Le désir de minceur extrême montrant qu’il est gratifiant pour la patiente d’atteindre cet état et de le maintenir ;
  • Une conduite inhabituelle portant sur la manipulation et le stockage des aliments ;
  • L’absence de maladie somatique qui pourrait rendre compte de l’anorexie et de la perte de poids ;
  • L’absence de pathologie psychiatrique autre (psychose maniaco-dépressive, schizophrénie, névrose obsessionnelle ou phobique) ;
  • L’existence d’au moins deux des manifestations suivantes : aménorrhée, lanugo, bradycardie, périodes hyperactivité physique, épisodes de boulimie, vomissements provoqués.
  • Le DSM est outil de classification des troubles mentaux (mis en place par l’Association américaine de psychiatrie) qui fait référence sur le plan international. Le DSM IV est la quatrième version de ce manuel diagnostic et statistique des maladies psychiatriques.

 

Critères diagnostiques de l’anorexie mentale (DSM-IV)
A : refus de maintenir le poids corporel au niveau ou au-dessus d’un poids minimum normal pour l’âge et la taille (perte de poids conduisant au maintien du poids < 85 % du poids attendu, ou incapacité à prendre du poids pendant la période de croissance, conduisant à un poids < 85 % du poids attendu).
B : peur intense de prendre du poids ou de devenir gros, alors que le poids est inférieur à la normale.
C : altération de la perception du poids ou de la forme de son propre corps, influence excessive du poids ou de la forme corporelle sur l’estime de soi, ou déni de la gravité de la maigreur actuelle.
D : chez les femmes postpubères, aménorrhée, c’est-à-dire absence d’au moins trois cycles menstruels consécutifs (une femme est considérée comme aménorrhéique si les règles ne surviennent qu’après administration d’hormones, par exemple des œstrogènes).
De type restrictif : pendant l’épisode actuel d’anorexie mentale, le sujet n’a pas, de manière régulière, présenté de crises de boulimie ni recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs (laxatifs, diurétiques, lavements).
De type avec crise de boulimie/vomissements ou prise de purgatifs : pendant l’épisode actuel d’anorexie mentale, le sujet a, de manière régulière, présenté des crises de boulimie et/ou recouru aux vomissements provoqués ou à la prise de purgatifs.

 

Critères diagnostiques de la Boulimie(DSM-IV)
A : épisodes récurrents d’hyperphagie incontrôlée (un épisode d’hyperphagie incontrôlée consiste en des prises alimentaires, dans un temps court inférieur à deux heures, d’une quantité de nourriture largement supérieure à celle que la plupart des gens mangeraient dans le même temps et les mêmes circonstances et en une impression de ne pas avoir le contrôle des quantités ingérées ou de la possibilité de s’arrêter).
B : le sujet met en œuvre des comportements compensatoires visant à éviter la prise de poids (vomissements provoqués, prises de laxatifs ou de diurétiques, jeûnes, exercice excessif).
C : les épisodes d’hyperphagie incontrôlée et les comportements compensatoires pour prévenir une prise de poids ont lieu en moyenne deux fois par semaine durant au moins trois mois.
D : le jugement porté sur soi-même est indûment influencé par la forme et le poids du corps.
E : le trouble ne survient pas exclusivement au cours des épisodes d’anorexie.
De type avec vomissements ou prises de purgatifs : pendant l’épisode actuel de boulimie, le sujet a eu régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à l’emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements.
De type sans vomissements ni prises de purgatifs : pendant l’épisode actuel de boulimie, le sujet a présenté d’autres comportements compensatoires inappropriés, tels que le jeûne ou l’exercice physique excessif, mais n’a pas eu régulièrement recours aux vomissements provoqués ou à l’emploi abusif de laxatifs, diurétiques, lavements.
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