La posture, la tenue du violon et de l'archet

La posture selon Corrette et Giminiani

Au début de la période Renaissance, la posture du violoniste s’adaptait aux lieux en plein air et à la musique à danser. On peut imaginer que le corps devait être davantage sollicité, le musicien se déplaçant souvent pour accompagner aussi la musique.

  • En Italie, en France, en Allemagne et en Hollande :
    • le violon se place sur l’épaule ou la poitrine.
    • l’archet se tient à la française (main au niveau de la hausse avec pouce en dessous).
Frontispice de la méthode "L'école d'Orfée" de Michel Corrette

A partir de la période Baroque, Corrette en 1738, nous montre la tenue idéale du violoniste. Il nous apprend :

  • « Le violon doit être posé entre le menton et la poitrine, le menton tourné du côté de la 4ème corde.
    Il faut poser le manche du violon sur la paume de la main gauche, le tenir avec le pouce et le premier doigt sans trop serrer la main, arrondir le 1er, 2ème, 3ème doigts et tenir le petit plus allongé. »
  • Quant à l’archet :
    « On doit, à la façon des Italiens, mettre les quatre doigts sur le bois et le pouce dessous.
    Il faut placer les 4 doigts de façon que le bout du petit doigt se trouve vis-à-vis le haut de la hausse et le 1er doigt appuyé sur le bois de l’archet à sa 2ème jointure.
    Le pouce doit être posé vis-à-vis le doigt du milieu. »

Comme on peut le voir ci-dessus, il est difficile de se faire une idée exacte de la posture.
Il manque bien sûr la dynamique gestuelle essentielle à l’affirmation du propos.
De même, nous pouvons constater aussi certaines contradictions portant sur les descriptions de la tenue faites dans les traités en comparaison aux frontispices d’oeuvres consacrées au violon représentant souvent l’auteur en gravure ou en peinture. Exemple : il parle d’une tenue d’archet à l’Italienne alors que sur le frontispice ci-dessus il le tient à la française.

Geminiani préfaçait son traité ainsi :

Geminiani, compositeur
Geminiani

« L’intention de la musique n’est pas seulement de plaire à l’oreille, mais d’exprimer des sentiments, de frapper l’imagination, d’affecter l’esprit et de commander la passion.
L’art de jouer du violon consiste à donner à cet instrument un son qui, d’une certaine manière rivalisera avec la voix humaine la plus parfaite et à exécuter chaque morceau avec exactitude, propreté et délicatesse d’expression selon la véritable intention de la musique.
Les glissements de la main d’un bout à l’autre de la touche, accompagnés de contorsions de la tête et du corps et d’autres singeries, appartiennent plutôt aux professeurs de passe-passe et aux maîtres de maintien qu’à l’art de la musique. »
Quant à la tenue de l’instrument :
« Le Violon doit être posé justement au-dessous de la clavicule, abaissant tant soit peu le côté droit, de manière qu’il ne soit pas nécessaire d’élever le bras, quand on a besoin de toucher la quatrième corde.
Observer encore que la tête du violon soit presque horizontale avec la partie qui repose contre la poitrine de façon que la main puisse se transporter facilement sans danger. »
Les mouvements du corps sont plus fluides, le violon étant fragilement posé, les grands mouvements ne sont pas autorisés. C’est dans cette attitude que le corps tout entier, sensible et dévoué à la danse, devient intrinsèquement lié à l’essence même de la musique baroque.
Les coudes ramenés à soi, le violon porté bas, c’est en toute simplicité que s’exprime le violoniste, au service du compositeur et de sa musique, laissant de côté toute démonstration virtuose.

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Numéro spécial Cordes frottées N°78

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