Estampes japonaises

L’impression polychrome

Ce n’est que vers 1740 que les Japonais ont commencé à faire usage de planches gravées en couleurs : cette polychromie gravée fut d’abord limitée à deux tons, le rose et le vert. On désigne ces estampes sous le nom de béniyés.

L’un des premiers qui exécuta des estampes en deux couleurs est Masanobu (1685-1764) ; il imprime à ses femmes une grâce nouvelle et traite avec réalisme les fonds de paysages. Ses successeurs sont Shigenaga et Toyonobu. Mais la véritable impression polychrome commence, en 1765, avec Harunobu (1730-1770). Les nuances qu’il emploie sont délicates. Il règne dans son œuvre une harmonie de tons opaques et de tons transparents, où dominent le rouge pâle, le gris, l’ocre clair, le vert atténué et les bistres : il a recours parfois à huit tons différents. L’un des premiers, il ajoute des gaufrures. A ses corps de femmes il donne une souplesse, une grâce enjouée qui vont quelquefois jusqu’à l’affectation ; en général, le buste est incliné et la tête est penchée (2. Une promenade par Harunobu).

Promenade, par Harunobu
2 Promenade, par Harunobu

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les robes n’ont plus ces plis raides qu’on observe à l’époque primitive (1) ; les étoffes sont souples et légères. Harunobu est l’auteur de nombreuses estampes et il a illustré beaucoup de livres, parmi lesquels on peut citer les Brocarts du printemps et les Beautés du Yoshiwara.

Koriusaï imite Harunobu. Il excelle à grouper plusieurs personnages sur une surface haute et étroite. A la fin de sa carrière, son coloris devient plus chaud et plus riche que celui de son maître. L’élégance de ses corps de femmes a exercé une réelle influence sur l’art de Kiyonaga et d’Outamaro. Ajoutons que Koriusaï est un animalier remarquable : ses oiseaux, notamment, accusent une rare puissance de dessin.

On a vu plus haut avec quel merveilleux réalisme les sculpteurs japonais ont traité les masques de théâtre. La même intensité de vie, la même acuité d’observation se retrouvent dans les estampes consacrées aux scènes de théâtre ou aux portraits d’acteurs, comme en témoignent les œuvres de Shunsho (1726-1792), de Shunyei (1761-1819), de Shigémasa (1739-1819), de Buncho, mort en 1796. Le plus remarquable de ces artistes est sans doute Shunsho : son coloris est d’une grande vigueur, avec des noirs brillants et des rouges merveilleux. Ses albums les plus célèbres sont les Eventails de théâtre, les Bustes d’acteurs, le Miroir des beautés des maisons vertes et  enfin la Sériciculture. Ces deux derniers albums ont été faits en collaboration avec Shigémasa.

 

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