Don Carlos

Cinquième acte

Au cinquième acte, Elisabeth et don Carlos se prodiguent d’amères consolations dans le couvent de Saint-Just. Le roi arrive et veut livrer son fils au saint office. Carlos résiste. Une sorte de lutte s’engage, dans laquelle l’infant recule vers le tombeau de Charles Quint. La porte du caveau s’ouvre, et l’empereur, revêtu du froc monastique et la couronne en tête, apparaît, ouvre ses bras à son petit-fils et le protège contre les entreprises de ses ennemis consternés. Qu’est-ce que cela veut dire ? SI Charles-Quint était encore vivant, on comprendrait qu’il sorte de sa retraite volontaire pour protéger l’infant contre la sévérité de son père ; mais il a été positivement enterré au second acte. Il est mort en 1558 ; or, nous sommes en 1560. C’est donc une apparition fantasmagorique et le plus étrange dénouement qu’on ait vu à l’Opéra depuis les tragédies lyriques de Lulli et de Rameau ; ce n’est pas là un dénouement. Le manteau impérial di spectre de Charles-Quint ne protège pas plus don Carlos et Elisabeth contre les fureurs du roi, qu’un cauchemar ne nous débarrasse la nuit d’une situation critique où nous nous retrouvons au matin. Il y a de grands efforts, dans cet ouvrage, pour produire de l’effet. L’adultère, les anachronismes, une fausse amitié, des sentiments de haine contre nature entre le père et le fils, la menace brutale d’un coup de poignard faie à une femme, une lâche délation commise par une jeune princesse à laquelle on s’est intéressé au second acte, des scènes lugubres et désagréables d’autodafé, enfin la scène inexplicable du tombeau, tout cela a déjà compromis le succès de cet opéra, et nous croyons, lui fera toujours obstacle.

M. Verdi a cherché à changer sa manière en l’honneur de ce mauvais poème. Il a presque abandonné le terrain de la mélodie, où il est si à l’aise, pour aller à la découverte des phrases compliquées, des cadences évitées et d’une mélopée un peu vague, dans le goût de la nouvelle école allemande. On a remarqué la chanson du voile ; le duo qui la suit, entre le marquis de Posa et la princesse Eboli, le grand duo dramatique de Carlos et d’Elisabeth, la musique du ballet allégorique et le finale du troisième acte, qui est le morceau capital de l’ouvrage, le monologue sombre de Philippe II, le dernier chant du marquis : Don Carlos, c’est mon jour suprême, les stances de la reine au couvent de Saint-Just.
Cet ouvrage a eu pour interprètes : Obin, Morère, Faure, David, Mme Sass, Gueymard, Mlle Levielli, et pour la danse, Mlle Beaugrand.


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