Maladie de Huntington

Chorée de Huntington

La maladie de Huntington appelée également chorée de Huntington, est une maladie neurodégénérative d’origine génétique (presque exclusivement), autosomique dominante à pénétrance complète. Elle est due à une expansion de triplets CAG dans le gène IT15 localisé sur le bras court du chromosome 4 dans sa partie terminale. Il code pour la synthèse de la huntingtine une protéine dont la fonction n’est pas totalement élucidée (1). Elle pourrait avoir une rôle protecteur contre l’apoptose pour les cellules cérébrales. Le phénotype de la maladie n’apparaît qu’après 35 répétitions du trinucléotide. Certains tableaux cliniques sont similaires à celui de la maladie de Huntington mais ne sont pas dus à la même mutation génétique. Il s’agit de la HuntingtonDisease-like 2 consécutive à une mutation du gène JPH3 codant pour la junctophiline (1).

1. Epidémiologie

La maladie de Huntington est une maladie rare. Avant 1993, sa prévalence était estimée entre 3 et 5 pour 100000 habitants pour les pays européens (1). En 2014, elle est de 7 pour 100000 habitants en France en 2014. Par ailleurs, son incidence est de 0,38 nouveaux cas pour 100000 habitants, par an en France. L’âge de survenue de la symptomatologie varie entre 30 et 40 ans (1). Plusieurs facteurs génétiques semblent avoir un impact dans l’âge de survenue de la symptomatologie. Est principalement incriminé le nombre de répétition CAG selon une corrélation inverse (1).
Dans 1 à 3% des cas, il n’existe pas d’antécédent familial.

2. Clinique

La dégénérescence touche en premier lieu le striatum. Elle précède l’apparition de la symptomatologie.
La chorée est au premier plan de la symptomatologie. Elle est définie par une succession de mouvements spontanés excessifs, abrupts, imprévisibles et irréguliers. Elle est, initialement, peu présente et peut disparaître après des phases de repos. Elle est majorée par le stress, la fatigue ou l’émotion comme beaucoup de symptômes neurologiques. Son évolution se fait vers une aggravation progressive jusqu’à une phase de plateau.
Les troubles moteurs sont marqués par la présence d’une dystonie, principalement du tronc, du visage et des membres, d’une bradykinésie surtout dans les formes tardives. Il en résulte des troubles de la marche, des troubles de la posture et une éventuelle ataxie cérébelleuse. Dans le même temps, les patients présentent des troubles oculomoteurs, une dysarthrie progressivement évolutive rendant le discours inintelligible, des fausses routes. Les patients atteints par la maladie de Huntington présentent également des signes dysautonomiques tels que des troubles vésicosphinctériens, une hypersudation, une hypersialorrhée et une hypertension orthostatique. Les troubles du langage sont marqués par des mouvements anormaux bucco-linguo-faciaux et ororespiratoires à l’origine de sons interférents mal articulés et d’une variation du volume vocal. S’ajoutent à cela des difficultés d’ouverture de la bouche, une protrusion de la langue et une apraxie bucco-faciale. En plus de ces troubles moteurs, les patients présentent des troubles de l’accès lexical et un déclin cognitif global participant à expliquer les troubles du langage.
Les troubles cognitifs sont marqués par des troubles de l’attention et des fonctions exécutives. En particulier, il est observé une labilité attentionnelle, des troubles de la concentration et de la planification ainsi qu’une perte d’initiative. Ils peuvent précéder l’apparition des signes moteurs. Les troubles de la mémoire épisodique apparaissent de façon précoce. La mémoire rétrograde avec le rappel des faits passés est longtemps préservée.
Enfin, la symptomatologie de la maladie de Huntington est marquée par l’apparition de troubles psychiatriques dans 35 à 75% des cas : dépression le plus fréquemment, manie et états hypomanes, psychose, hallucinations . Les troubles de la personnalité s’aggravent avec l’évolution clinique de même que l’impulsivité. 60% des patients présentent des conduites hétéro-agressives ou auto-agressives (1)
L’évolution est progressive sur 10 à 20 ans.

Source

Stéphanie Maertens – Wilczynski  Problématique des pathologies neurodégénératives en médecine du travail : Enquête auprès de 470 médecins Thèse de Médecine 2015

Bibliographie

1. Youssov K, Bachoud-Lévi AC. Maladie de Huntington : aspects diagnostiques actuels et applications pratiques. EMC - Neurol. 2008;5(1):1-13.

 

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