Jeu

Jouer au théâtre

Du latin Jocus

Manière dont un comédien représente

Il vaut mieux jouer, ce qu’on appelle en terme de l’art, sagement, que de hasarder un jeu faux en cherchant à mettre dans ce que l’on dit de la finesse. Dans la tragédie, il est essentiel que ce que l’on nomme jeu de théâtre, soit intimement lié à l’action. Dans la comédie, il doit y avoir beaucoup plus de jeux de théâtre. Une règle principale pour chaque acteur, et qui contribue  à rendre la représentation plus animée, c’est la continuité du jeu. Le jeu théâtral ou la pantomime est une des plus fortes fatigues physiques. Il y a tel silence de passion concentrée, qui demande plus de force physique pour en soutenir l’effort, que des fardeaux réels. Dans le chant, la perfection exige d’autres efforts qui se croisent avec les efforts pénibles du jeu. Il est essentiel dans les jeux de théâtre que les attitudes et les gestes des divers acteurs contrastent ensemble le plus possible. Tout doit être varié au théâtre. C’est un défaut d’être trop à la scène comme n’y être pas assez ; l’un est négligence, et l’autre est affectation ; et la multiplicité des jeux de théâtre, ainsi que le trop peu, nuisent également à la vérité de l’action.

Dictionnaire de l’art dramatique A l’usage des artistes et des gens du monde Ch. De Bussy Paris, Achille Faure, 1866

 

Au seul point de vue du théâtre, le mot jeu comporte plusieurs significations qu’il est utile de préciser. Tout d’abord il faut constater que, au dix-huitième siècle, le nom de théâtre semblant trop noble pour eux, on donnait celui de eux aux petits établissements dramatiques qui abondaient aux Foires Saint-Germain, Saint-Laurent ou autres. Encore faut-il distinguer : le nom de jeu s’appliquait à l’entreprise, tandis que le théâtre, matériellement parlant, s’appelait la loge. On aurait dit, par exemple, que le jeu de Baxter, ou le jeu de Francisque, attirait la foule, et que le fau avait détruit la loge de Nicolet, ou la loge d’Audinot. On voit la différence. Parfois cependant, dans l’usage, il arrivait que l’un se confondit avec l’autre. La seconde acception du mot jeu se rapportait à la représentation proprement dite, et la caractérisait particulièrement. Ainsi, on disait que l’Opéra avait par semaine trois jours de jeu (Voy. Ce mot) pour indiquer qu’il donnait seulement trois spectacles, et qu’un accident s’était produit à la Comédie-Italienne pendant le jeu.

Aujourd’hui, le mot jeu ne s’applique plus qu’à l’exécution des acteurs. On di d’un comédien qu’il a le jeu ouvert, ou en dehors, d’une autre qu’il est concentré, ou en dedans, de celui-ci que son jeu est brillant, de celui-là que son jeu est pitoyable. Les détails du jeu d’un acteur sont infinis : ils comprennent l’organe, la démarche, la tournure, la diction, la physionomie, la correction, la fantaisie, puis l’innombrable quantité de qualités ou de défauts divers que chacun peut posséder. Nous n’avons pas à aller plus loin ; il nous suffit d’avoir caractérisé le mot en faisant connaître sa valeur.
 

Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885 


 

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