Faire
Peinture
Nom masculin
Infinitif employé comme substantif pour caractériser dans un ouvrage de peinture, et à un point de vue purement matériel, la manière dont un artiste s’est acquitté de sa tâche.
Quelque analogie qu’il semble, à première vue, présenter avec le mot exécution (voyez ce mot), le mot faire a, en réalité, une signification plus limitée et plus spéciale. Il ne saurait s’appliquer avec exactitude aux qualités et aux défauts que peut présenter une peinture, en ce qui concerne le dessin, le modelé, le coloris, encore moins le style dans lequel elle aura été traitée. Il convient seulement de s’en servir à propos des procédés personnels au peintre ou au sculpteur, là où il s’agit de la partie jusqu’à un certain point mécanique de son travail, - pour le peintre, maniement plus ou moins adroit du pinceau, fermeté ou finesse de la touche, solidité ou fluidité relative des empâtements, - pour le sculpteur, pratique plus ou moins caractéristique dans le travail du ciseau, etc.
La distinction entre les deux mots ne laisse pas d’ailleurs d’être assez subtile ; aussi arrive-t-il, la plupart du temps, qu’on n’y regarde pas de fort près et que, dans le langage courant on s’en serve presque indifféremment. Il n’en demeure pas moins vrai qu’ils ne sont point synonymes, et que le mieux serait d’en subordonner l’usage à l’ordre des idées ou des faits auxquels chacun d’eux correspond.
Edouard Rouveyre. Comment apprécier les croquis, esquisses, études, dessins, tableaux, aquarelles, pastels, miniatures. Librairie G. Baranger fils, 1911
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