Effet

Terme de musique et de théâtre

Nom masculin
Résultat d’une combinaison qui charme l’esprit ou l’oreille. On dit de l’orchestration d’un morceau qu’il « contient de beaux ou d’ingénieux Effet de sonorité » et du jeu d’un instrumentiste, qu’il « vise à des Effets de virtuosité ».
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1936

 

Impression agréable et forte que produit une excellente musique sur l’oreille et l’esprit des auditeurs. II n’y a que le génie qui trouve les grands effets. C’est le défaut des mauvais compositeurs d’entasser parties sur parties, instruments sur instruments, pour trouver l’effet qui fuit, et d’ouvrir, comme disait un ancien, une grande bouche pour souffler dans une petite flûte. Vous diriez à voir leurs partitions si chargées, si hérissées, qu’ils vont vous surprendre par des effets prodigieux ; et si vous êtes étonnés en écoutant tout cela, c’est d’entendre une petite musique maigre, chétive, confuse, et plus propre à étourdir les oreilles qu’à les charmer. L’une des parties de la musique les plus mobiles, les plus susceptibles des vicissitudes du temps, c’est l’effet. Comme il n’est rien par lui-même, mais seulement par une impression produite sur les organes, il existe à différents degrés selon que ces organes ont plus ou moins de délicatesse et de culture, selon qu’ils ont été frappés plus ou moins habituellement par des émotions antérieures, et que l’exercice, ou, si l’on veut, l’expérience de l’oreille, a resserré ou étendu le cercle de ses sensations et de ses besoins. Les effets sont relatifs à chaque modification du son. Ainsi l’on distinguera les effets d’intonation, les effets de rhythme, les effets d’intensité, les effets de timbre, les effets de caractère. A ces cinq espèces, il faut ajouter encore ceux qui naissent de l’harmonie ou de la réunion de plusieurs sons. On nomme effets simples ceux qui proviennent d’une seule de ces causes, et effets composés ceux qui proviennent de deux ou de plusieurs causes à la fois. Les effets sont à la musique ce que les figures sont au discours oratoire. On doit donc donner les mêmes avis en ce qui concerne leur emploi. Le premier est de ne point trop les prodiguer, parce qu’ils ne tardent pas à produire la fatigue et le dégoût ; le second est de les employer avec adresse, de manière à ce qu’ils puissent être bien sentis.
Le conseil le plus sage que l’on puisse donner aux jeunes compositeurs, est d’attendre, pour employer les effets, qu’ils aient acquis l’expérience ; autrement ils courront le risque de produire des effets tout différents de ceux qu’ils s’étaient proposés.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Impression produite sur le public, et, qui par sa vivacité, excite la satisfaction, ou l’admiration, ou m’hilarité des spectateurs. Il y a des pièces à effets, des actes, des scènes, des situations, des mots à effet ; il y a des décors, des trucs, des mises en scène à effet. Il y a des effets sérieux et comiques, des effets dramatiques, pathétiques, attendrissants. On dira d’une pièce qu’elle n’a point produit d’effet, lorsqu’elle s’est déroulée devant le public sans le faire sortir de son indifférence, et l’on dira d’un artiste qu’il a manqué son effet, lorsqu’il aura laissé froid le spectateur dans un endroit où il aurait dû exciter ses applaudissements. « Une pièce contient toujours, disait un chroniqueur théâtral, un certain nombre de passages indiqués par la tradition, ou par l’auteur lui-même, ou par l’acteur dans le rôle duquel ils se trouvent, comme devant exciter, suivant les cas, les applaudissements, le rire ou les larmes. C’est ce qu’on appelle un effet. Il y a des acteurs qui, par jalousie ou par inimitié, neutralisent les effets de leurs camarades, ce qui est facile, en s’abstenant de donner la réplique juste, ou en omettant un geste convenu, ou en se hâtant de parler immédiatement après le mot de valeur. » Il y a des comédiens qui cherchent constamment l’effet, qui le poursuivent sans cesse, voulant l’atteindre à quelque prix que ce soit. Il en est d’autres qui ne recherchent que la vérité, qui ne s’en écartent que ceux que permettent la raison et le bon goût. Nous n’avons pas besoin de dire chez lesquels se trouve la supériorité.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d'Arthur Pougin, 1885

 

Toute impression ou satisfaction du public traduite par applaudissements ou rire ou silence ou encore changement de l'éclairage de la scène 


 

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