Cueco, interview exclusive

Cueco, interview, les risques du peintre

Médecine des arts. Il peut y avoir des solvants, on n’a plus envie alors de procéder de cette manière. Ou l’utilisation d’autres matériaux : à la place de matières plastiques on va utiliser du plâtre, de la terre, parce que c’est moins toxique.
Cueco. Non, à une époque (mon père avait fait les Beaux-Arts, mais pendant la guerre les Beaux-Arts cela n’existait pas), il fallait gagner sa vie et la famille faisait de la peinture en bâtiment et dans la peinture en bâtiment il y a eu probablement la rencontre avec des produits toxiques parce qu’on travaillait avec des risques divers, sur des échelles avec des produits largement utilisés. Je n’ai pas un souvenir précis, si ce n’est l’amiante ; j’y ai repensé 20, 30 ans après parce que sur le moment on utilisait l’amiante pour faire des matières épaisses par exemple des coffrages, des choses comme ça, donc là on a utilisé l’amiante, mais on l’a fait une fois et puis on a pas été victime.

Médecine des arts. Non, ça n’a pas l’air…
Cueco. Pour le moment… (rire). Enfin ce n’est pas sûr. J’ai fumé pendant un temps de ma vie, mais je n’avalais pas la fumée, alors ça c’est une toxicité oui ! Je n’ai pas été trop alcoolique, non mais plus depuis des années, je suis même un faible consommateur, un amateur éclairé éventuellement, j’aime beaucoup le vin, mais pas en quantité, je ne suis pas un consommateur.

Médecine des arts. C’est la sagesse alors ?
Cueco. Je ne sais pas si c’est la sagesse, ou de la prudence.

Médecine des arts. Nous travaillons sur le thème de la santé des artistes et nous avons créé il y a plus de 20 ans le concept de « Médecine des arts® ».
Cueco. Je suis très intéressé, j’ai travaillé beaucoup avec un groupe qui m’a invité et qui me réinvite chaque année. Je me suis beaucoup intéressé à la psychanalyse, aux maladies de l’inconscient, je peux aider les gens et je l’ai fait. _ J’ai écrit des textes, ça m’a beaucoup fasciné, passionné. On apprend beaucoup de soi, éventuellement on aide les autres. J’ai pratiqué ; il y a un espace chez moi qu’on appelle le Pericles en haut du village ; on discute pour s’y rendre, cela dure le temps d’une séance psychanalytique, à peu près 1 heure, un peu moins d’une heure ; j’avais inventé quelque chose, il faudra que j’en parle à des amis analystes parce que c’était assez amusant : pour éviter le transfert, un problème pour les analystes, même si ça fait partie de la cure, il faut « décaler », et moi, dans les 20 derniers mètres, je redevenais Cueco, je disais des conneries (rire), exprès, décalées, je reprenais mon rôle de Cueco pour éviter la situation de transfert.
J’ai été invité par des psychanalystes de Bordeaux, qui avaient constitué une cour complète de spécialistes. J’étais sur l’estrade et ils m’ont posé des questions. C’était assez drôle, une des plus belles questions parlait de la maladie psychique la plus conséquente, la psychose, on parlait de la psychose et un médecin m’a demandé : « est ce que vous avez une idée sur la question », j’étais très troublé et j’ai dit cette chose qui l’a émerveillé, « la psychose c’est quand on a mal aux nuages ». Et c’est quelque chose de vrai, c’est ce décalage, on n’est plus soi par rapport à un espace donné, par rapport à la situation, on est dans un ailleurs.
Vous savez tout de ma vie ! (rire)
Vous savez lorsqu’on me demande si j’ai une bonne santé, je l’habitude de répondre, elle est bonne dans la catégorie médiocre.

Propos recueillis pour Médecine des arts ® par Arcier André
Médecine des arts® est une marque déposée, Copyright médecine des arts©

« Ingres, son œuvre, les miennes » par Henri Cueco.
Carnet 1
"Études dessins La Grande Odalisque. Peinture : corps reptilien, trop long, magnifique courbure. La ligne est souvent réduite au trait avec la légère épaisseur qui est l’amorce d’un modelé qui n’envahit pas les formes. Juste ce qu’il faut de vie à cette « modulation » du trait pour « modeler » le volume du corps. La peau est faite de vapeur soyeuse qui l’a fait exister. L’amorce du sein sous le bras est un fragment où se condense une émotion sensuelle ; cette amorce invite à un regard sur ce lieu du corps qu’on ne verra jamais. Après un mouvement reptilien, les fesses sans ampleur sont elles-mêmes attirantes sans insistance, les pieds sont des prolongements fragiles et fruités du corps. La main comme souvent chez Ingres autonome amorce un mouvement pianotant. Le raccourci des cuisses est invisible et le corps repart, jambes élégantes et pieds dans le prolongement. Le regard tourné vers le regardeur du tableau, œil inquisiteur, invite au rejet. Toujours ces plissements de linge sous le corps. Invitation ç une intimité de froissements et de caresses. On se perd dans l’organicité allusive de ces plus qui montrent ce que l’anatomie ne dévoile pas : pudeur et malice (…)
Je ne sais pas pourquoi une émotion étrange s’empare de moi lorsque le regard s’approche de la limite du corps, de la ligne de démarcation de la rencontre alors d’un plan. Le corps, le bras, la hanche, un visage, un bras contre le buste, un sein sous le bras. On pourrait croire alors – ayant quelque mémoire de nombreux dessins d’Ingres, au musée - que le corps serait bordé d’une ligne, certes vibrante, épaisse, marquée ou fondue au gré des lumières sur les plans opposés, superposés." [2]

Exposition du 9 juillet au 7 novembre 2010
Musée Ingres, 19 rue de l’Hôtel de ville 82 000 Montauban tél. 05. 63. 22. 12. 91


Bibliographie

[1] Dossier de presse. Ingres/Cueco, 9 juillet-7 novembre
[2] Extrait des carnets de Cueco à propos de l’exposition Ingres/Cueco. Dossier de presse. Ingres/Cueco, 9 juillet-7 novembre

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