Art Etrusque

L'art des Etrusques

fig. 381. Canthare en terre noire, fig. 382. Cyathus en terre noire

L’Etrurie était une vaste contrée, dont la Toscane actuelle formait le noyau central. D’où venait les premiers habitants qui peuplèrent ce vaste pays ? A cet égard plusieurs versions contradictoires sont en présence, car l’origine des Etrusques, de même que celle de beaucoup de peuples de l’antiquité, est enveloppée d’obscurité. L’opinion la plus généralement admise est que les Etrusques ne seraient qu’une ramification de la grande race pélasgique, originaire de l’Asie.

Nous ne nous arrêterons pas plus longtemps sur cette question, qui serait ici déplacée ; du reste, nous l’avons traitée ailleurs avec assez de développement.

Nous définirons ici l’art étrusque, en disant qu’il a pris naissance et qu’il s’est développé dans l’Etrurie ancienne. Ce qui distingue surtout cet art, c’est la simplicité de ses ornements et de ses procédés décoratifs. Ce que les Etrusques affectionnaient par-dessus tout, c’étaient des palmettes, des oves, des entrelacs, des rinceaux de feuille courants sur des fonds unis. Dans cette décoration composée toujours des mêmes éléments, les Etrusques avaient su créer une variété infinie. Suivant l’objet qu’ils décoraient, le fond était tantôt obscur, et alors l’ornement se détachait en clair ; dans d’autres objets, au contraire, les ornements bruns, jaunes, ou noirs se détachaient sur un fond rouge, jaune clair ou blanc. Ce qui caractérise encore l’art étrusque, c’est l’unité que l’on rencontre dans ce style ; les mêmes éléments de décoration sont partout utilisés avec une simplicité étonnante ; et cependant, quand on se trouve en face d’une œuvre d’art étrusque, on ne peut se lasser de l’admirer, tant les combinaisons innovées sont variées dans leur application. Si l’on étudie un vase de terre ou de bronze, on trouve des profils divers, des ornements différemment traduits ; sur celui-ci on admire un entrelacs tout différents d’un second, d’un troisième reproduits sur d’autres vases. Sur la pause de celui-ci, on voit une scène ; sur la panse d’un autre, la même scène et les mêmes personnages ont des postures toutes différentes. Si l’on étudie le costume ou la coiffure, au premier abord ils semblent les mêmes, puis on aperçoit bientôt de grandes différences ; les plus d’une draperie transforment le même vêtement en divers costumes.

Bien que l’art étrusque ait une grande unité, on y distingue cependant trois périodes différentes : une période archaïque ou primitive, une période secondaire, enfin une période finale très brillante pendant laquelle ce peuple a atteint son apogée. Bien des auteurs ont appelé respectivement les deux dernières périodes, période éginétique et période hellénique ; nous pensons que c’est là une erreur, les Etrusques n’ayant pris aux autres civilisations, mais leur ayant donné, au contraire, des éléments et des matériaux dont quelques-uns, les Grecs par exemple, ont su tirer un admirable parti.

Les Etrusques furent également d’habiles fondeurs ; au mot Bronze, nous avons dit que L. Valérius Flaccus avait recueilli dans une seule ville, à Vulsinies, près de deux milles statues de bronze.
Ils furent également des ciseleurs habiles ; les boucliers, les candélabres, les coupes, les miroirs, les patères, les chars qu’ils nous nous ont laissés, témoignent surabondamment de l’habileté du ciseau de leurs artistes. Enfin, comme céramistes, on peut dire qu’ils ont produit les œuvres les plus remarquables que nous ait léguées l’antiquité : le lecteur pourra en juger par les quelques spécimes que nous donnons ici.

Nos figures 381 à 382 montrent un canthare, un cyathus ainsi qu’un réchaud étrusque en terre noire, sans glaçure. Ces réchauds, dénommés par les Italiens focolari, servaient à un double usage : c’étaient de simples braseros destinés à élever la température d’un local où on les plaçait ; ou bien ils servaient soit à des préparations culinaires, soit à maintenir chaud les plats d’un repas. Quelques archéologues ont prétendu qu’on les utilisait aussi comme plateaux pour contenir des ustensiles de toilette, ou bien que c’étaient des nécessaires funéraires destinées aux offrandes. Ce sont là des suppositions qu’aucun texte n’autorise. Evidemment on a retrouvé de ces focolari dans des tombeaux ; l’un d’eux, dans une sépulture de l’ancienne Clusium, renfermait des vases de diverses formes ; mais nous n’ignorons pas que souvent, pour ne pas dire presque toujours, les anciens plaçaient auprès du défunt tous les objets qu’il avait aimés pendant sa vie.

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