Andromède

Fille de Céphée, roi de Syrie

Terme d'Art Plastique

Fille de Céphée, roi de Syrie, exposée sur un rocher pour expier le crime de sa mère, qui avait osé se préférer aux Néréides. Neptune, pour venger les Néréides, envoya un monstre marin, qui, selon l’oracle, ne pouvait être apaisé que par le sacrifice d’Andromède. Persée, qui traversait les airs, frappé de la beauté de la jeune fille, la délivre et l’épouse.

 Sur les peintures d’Herculanum et le Pompéi, on voit Andromède, debout contre le rocher où elle avait été exposée, relevant sa tunique de la main droite, et appuyant sa main gauche sur le bras de Persée qui l’aide à descendre du rocher. Le héros est nu, à la réserve d’un manteau rejeté par derrière ; il n’a conservé de son costume mythologique que la chaussure ailée, et il tient de la main gauche, avec son épée, et il tient de la main gauche, avec son épée dans le fourreau, la tête de Méduse, en partie cachée sous les plus de son manteau.

Cette composition est reproduite absolument de la même manière sur une peinture d’Herculanum (Pittur. dErcolan., t. IV, tav. 7.) et sur deux peintures de Pompéi (l’une de ces peintures est publiée dans le R. Mus. Borbon., t. V, tav. 32, mais dans une gravure au simple trait. Elle est publiée avec ses couleurs dans le Choix de peintures de Pompéi, pl. 26. L’autre est décrite dans la Relaz. De Scavi, insérée au R. Mus. Borbon., t. IV, p. 3.), qui ne diffèrent que par le mérite de l’exécution ; en sorte qu’on ne peut douter qu’elles ne procèdent toutes les trois d’un original commun, ouvrage grec d’un grand mérite et célèbre. Mais ce qu’il y a de plus curieux, c’est que cet original paraît avoir été un groupe en ronde bosse ; et l’on conçoit, en effet, qu’un sujet si favorable à la plastique eût été traité chez les Grecs par quelque habile maître. Or, nous savons qu’il exista dans l’antiquité grecque un groupe statuaire de ce genre, dont l’image a servi de type sur une médaille de Thrace (Description des médailles du cabinet Allier, pl. 3, n°5). Il y a plus, il s’est conservé jusqu’à nous une des répétitions antiques de ce groupe, en marbre blanc, consistant en deux figures, celles de Persée et d’Andromède, placée absolument comme dans les peintures. Ce groupe, trouvé à Rome, en 1760, dans les ruines de l’amphithéâtre Castrense, fait maintenant partie des marbres du château royal de Hanovre (Perseus und Andromeda, eine Marmorgruppe d Kon. Sammlung zu Hannover, erl. Von K. Fr. Hermann (Göttingen, 1851, in-4°), p. 1-19.). Quoique brisé en plusieurs morceaux, il n’y manque que la tête de Persée et une partie du bras droit d’Andromède, qui furent restaurées alors par Cavaceppi.

Nous nous bornerons à indiquer quelques représentations du sujet de Persée et d’Andromède, qui se trouvent sur des vases peints (Raoul-Rochette, Monum. Inéd. Orestéide, pl. 41) et sur des urnes étrusques (Gori, Mus, Etrusc., t. II, tav. 123 ; Mus. Guarnacci, tav. 1.), d’une importance secondaire sous le rapport de l’art ; ces monuments doivent être connus des artistes, sans que nous ayons à les recommander d’une manière spéciale à leur étude. Mais nous croyons devoir faire une mention particulière d’un monument qui offre une composition nouvelle ; c’est un bas-relief en terre cuite de la collection Campana (Antich. Oper. In plastica, raccolt. Dal Mme Campana, part. II, tav. 57.).

On y voit Andromède entièrement nue, debout, attachée au rocher par le poignet gauche, l’autre main libre, posée sur une des aspérités de ce roc, la tête tournée vers Persée, qui se montre de profil, le corps penché en avant, la main droite levée et armée de la harpe (Voyez ce mot), dont il se prépare à frapper le monstre marin. L’attitude et le mouvement des deux personnages sont d’un beau caractère et d’une noble expression.

Andromède a fourni encore le motif de toute une autre suite de peintures antiques, qui la représentent avec Persée, mais dans une situation différente. Délivrée et réunie à son libérateur, elle contemple, dans le miroir de l’onde, la formidable tête de Méduse, qui changeait en pierre tous ceux qui la regardaient. Ce motif avait sans doute été l’objet de quelque belle peinture dans l’antiquité grecque, puisqu’on a retrouvé jusqu’à six répétitions de ce sujet, assez semblables dans l’ensemble pour donner lieu de croire qu’elles procèdent d’un même original librement imité (R. Mus. Borbon., t. IX, tav. 39 ; t. XII, tav. 49, 50, 51, 52. Pitture d’Ercol., t. III, tav. 12.).

La sculpture avait traité également un sujet si favorable, comme le montre déjà, indépendamment du groupe de Hanovre, le bas-relief en terre cuite de la collection Campana. On citera encore le bas-relief Farnèse, maintenant au musée de Naples (It. Mus. Borbon., t. VI, tav. 40), et deux bas-reliefs qui reproduisent la composition du groupe de ronde-bosse. L’un, qui appartenait jadis à la maison Pamfili (Admiranda, tav. 34), se voit maintenant au musée du Capitole, à Rome (Mus. Capitol, t. IV, tab.  52); l’autre, qui faisait partie des marbres Mattei (Monum. Matt., t. III, tab. 28.), est resté encastré parmi les monuments antiques de ce palais.

Il existe, dans diverses collections de l’Europe, des statues d’Andromède, appartenant sans doute au groupe antique. L’une de ces figures est dans la collection de Wilsonhouse, en Angleterre, et elle est décrite parmi les antiques de cette résidence célèbre (Aedes Pembrocianae – London, 1784, in-8° - page 48). Une autre est citée (Beck., Grundriss der Archaologie, p. 217 ) comme se trouvant à Modène.  

Dictionnaire de l'Académie des Beaux-Arts. Tome II
Paris, Typographie de Firmin Dido Frères, Fils et Cie, 1868


 

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