Androgyne

Homme-femme

Terme d'art plastique

Mot dérivé du grec, et qui signifie homme-femme, c’est-à-dire un être humain offrant en lui seul la réunion des caractères qu’on rencontre dans les deux sexes et particulièrement dans le sexe masculin. On peut établir une distinction entre l’androgyne et l’hermaphrodite (Voyez ce mot).
Dans l’androgyne, les artistes anciens auraient cherché à réunir sur un seul être les formes masculines et féminines, en créant un assemblage purement physique, dont l’idée leur fut suggérée peut-être par quelque exemple de ces bigarrures monstrueuses qu’offre parfois la nature. Au contraire, dans l’Hermaphrodite, fils d’Hermès (Mercure) et d’Aphrodite (Vénus), c’est-à-dire de l’intelligence et de la beauté, ils semblent avoir visé à produire un type plus idéal que le premier, et dans lequel la recherche du beau aurait été plus particulièrement le but de leurs efforts.

Le comte de Caylus a publié dans son Recueil d’Antiquités (Recueil d’antiquité égyptiennes, grecques et romaines, t. III, pl. 2 et 29) une statue en marbre de Paros, de travail grec, qu’il acheta à Paris au milieu du siècle dernier, et qui semble, mieux qu’une autre, répondre au but que se serait proposé l’art dans les figures androgynes. Cette statue, aujourd’hui en Allemagne, est nue et debout ; l’artiste a cherché, par des transitions insensibles, à allier les formes de l’homme et celles de la femme ; mais une certaine vulgarité qu’on remarque dans l’ensemble de la statue, ainsi que dans l’ajustement de sa coiffure, vient écarter toute idée poétique, et maintient l’œuvre dans la sphère purement matérielle.

Dictionnaire de l'Académie des Beaux-Arts. Tome II
Paris, Typographie de Firmin Dido Frères, Fils et Cie, 1868


 

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