Le troisième bras du batteur percussionniste

Au-delà de la technique, l'art

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Un des mythes qui sévit récemment dans le champ de la performance musicale, vient d'abord de l'ambiguïté du terme performance. A Médecine des arts, nous l'utilisons toujours dans le sens anglais du terme, celui de performer qui exécute une pratique scénique et nullement dans le sens sportif et entrepreneurial. Il était utile de le préciser.
Non, la médecine des arts® n'est pas la médecine du sport, le plus n'est pas la finalité de l'artiste. L'art n'a pas de résultat objectif, c'est le domaine de l'intersubjectivité, des affects, des émotions soutenues par une pratique. Il est l'indicible même.
Le concept de Médecine des arts® s'attache à respecter les artistes dans ce qu'ils ont de singulier et cela n'a rien à voir avec les athlètes de haut niveau auxquels on veut trop souvent les comparer. Un artiste, musicien, danseur, chanteur reste un artiste.
Car cette comparaison athlétique pourrait s'adresser tout aussi bien alors à toutes les pratiques, y compris la caissière d'un supermarché, le tailleur de vigne, le trayeur de vache s'il en existe encore. Il n'y a rien de dégradant à être ce qu'on est, une employée de grands magasins ou un artiste amateur, professionnel. Mais on est ce que l'on est et nous ne comparerons jamais un rugbyman à un pianiste de haut niveau.

L'approche de Médecine des arts est de s'adresser aux artistes, aux musiciens, danseurs, chanteurs, en prenant en compte la pratique elle-même et cela dans une approche holistique qui n'exclut ni les déficits, les handicaps, ni les pratiques les plus élevées techniquement. Les deux ne s'opposent pas, c'est le sujet lui-même dans sa pratique artistique qui nous intéresse.
Nous devons résister à ce mythe que le plus - de vitesse, de muscle, de doigts, voire de mains - permettrait de mieux jouer d'un instrument, par exemple. Le mieux n'est pas réductible au plus. Les limites de l'individu, les failles du sujet même participent à sa pratique et à la relation qu'il peut tisser avec le public.
Les progrès de la science sont tels qu'il n'est pas exclu que le rêve de certains soit d'obtenir un artiste bionique, qui pourrait voler sur scène, chanter sur de plus larges octaves encore, jouer de la musique sur des dizaines de claviers en même temps. Le rêve serait-il d'obtenir un musicien sans faute, virtuose et réparable à souhait ?

Mais cela ne nous empêche pas de saluer les avancées technologiques qui permettent à un musicien amputé du bras de reprendre son activité.
Les scientifiques prennent très souvent la musique comme objet d'étude car il s'agit d'un modèle sophistiqué sur le plan cognitif et biomécanique. La compréhension et l'expérimentation dans le champ de la musique permet par transfert de connaissances d'être utile dans d'autres domaines.
C'est d'ailleurs aussi la motivation de cette équipe de chercheurs : « Imaginez si les médecins pouvaient utiliser un troisième bras pour leur apporter des outils, ou même participer à des interventions chirurgicales. Les techniciens pourraient être aidés dans leurs tâches de réparation ». La musique est basée sur des mouvements précis, extrêmement rapides. C'est le moyen idéal pour expérimenter ce concept d'"humain augmenté" et de troisième bras.

Mais nous rendre plus fort, plus rapide, plus intelligent ne nous rendra pas plus humain et c’est aussi ce qu’exprime l’art, notre humanité avec ses limites, ses errements, sa subjectivité et c’est pour cela qu’il nous émeut.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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Article publié le 12/05/2017


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