Implants dentaires chez un tromboniste

Question

Je suis musicien professionnel, tromboniste, je me permets de vous contacter afin de trouver des solutions au problème qui me touche.
J’ai tout dernièrement subi une intervention chez un chirurgien dentiste sur 3 dents, une prémolaire et les deux molaires suivantes.
L’intervention consistait à placer deux couronnes céramiques sur les deux molaires dans un premier temps, puis quelques instants plus tard, la pose d’un implant à l’endroit de la prémolaire, celle-ci ayant été retirée par ailleurs six semaines auparavant.
Depuis cette intervention, j’ai la partie inférieure droite de la bouche, comme sous anesthésie, soit de la partie droite de la lèvre inférieure au menton. Ne voyant pas d’amélioration dans les jours qui ont suivi, j’ai contacté un ORL qui m’a conseillé de faire retirer l’implant, qui pouvait comprimer le nerf dentaire. Dans les 10 jours suivants, j’ai constaté une légère diminution de la surface, mais hélas à ce jour, malgré deux avis de neurologue, deux avis de médecin, deux avis de dentiste, j’ai toujours des sensations de « feu » sur le bord extérieur et intérieur de la lèvre avec des douleurs incessantes jusqu’au menton.
Il est à noter que lors du percement de l’os de la mâchoire par le chirurgien dentiste en vue de placer l’implant, et cela malgré l’anesthésie, j’ai ressenti une douleur très vive suivie d’une autre quelques secondes après.
L’avis unanime des médecins consiste à dire que le nerf dentaire a plus ou moins été touché lors de cette intervention.
Je suis dans l’impossibilité de reprendre mon activité professionnelle de tromboniste.

Réponse

Je vais vous apporter quelques informations, en étant bien conscient que le diagnostic à distance est toujours délicat, aussi ce n’est pas le but. Il s’agit simplement de mettre l’accent sur quelques points.
En tant que stomatogue, j’ai toujours une extrême réticence à pratiquer une intervention chirurgicale chez un musicien à vent ou un chanteur, et toute intervention doit être murement pesée. Faites passer un message à vos élèves et collègues…
Dans votre cas, selon les données que vous exposez on peut émette quelques hypothèses. Lors de la pose de l’implant, il est possible que le nerf mentonnier (qui chemine à l’intérieur de la mandibule et ressort par un petit trou à la verticale de la première prémolaire pour innerver le menton et la lèvre inférieure) ait été « caressé » ou simplement chauffé lors de l’intervention. L’atteinte complète de ce nerf est exceptionnelle et les atteintes régressent spontanément en un temps variable. C’est là qu’est le problème ! Cette régression peut se dérouler en quelques jours, quelques semaines … ou quelques mois, mais ça revient.

 

Apparemment, l’atteinte qui vous concerne présente deux formes :

  •   1. une anesthésie de la lèvre, qui semble régresser depuis que l’implant a été retiré et pour laquelle il n’y a pas de traitement miracle, éventuellement on peut prescrire des corticoïdes et des vitamines B1, B6, B12.
  •   2. Un problème douloureux de type neuropathie pour lequel il existe des médicaments efficaces, qu’à dû vous prescrire le neurologue que vous avez rencontré.
    Cette radiographie n'illustre pas le cas clinique

     

En ce qui concerne l’arrêt de travail, je ne comprends pas que l’on puisse vous le refuser si vous ne pouvez pas jouer de votre instrument correctement. Votre médecin de famille comprendra ça.
Évitez par contre de solliciter « 36 médecins » qui auront grosso modo le même diagnostic. Les problèmes douloureux peuvent être pris en charge par le neurologue et la partie purement labiale par un stomatologue.
Je vous conseille aussi d’oublier les implants …
Dans ma pratique, toutes les atteintes de ce type ont guéri, donc espoir et courage !

Implant dentaire

« Un implant dentaire peut être considéré comme une racine artificielle insérée dans l’os maxillaire ou mandibulaire afin de créer un ancrage résistant et durable sur lequel le chirurgien-dentiste peut secondairement adapter un élément prothétique. Il est constitué de trois parties : l’implant lui-même où se fixe un pilier sur lequel reposera la supra-structure prothétique.

L’implant classique, cylindrique se décompose en trois parties : le col, le corps et l’apex. Le filetage extérieur de l’implant est présent sur toute la surface du corps implantaire. L’apex implantaire est tronconique et peut être sécant alors que le col, légèrement évasé ou de même diamètre que l’implant est lisse. Actuellement la majorité des implants sont autotaraudants : ils créent eux-mêmes leur pas-de-vis dans l’os. Ces implants se placent au niveau de la crête osseuse. Cependant, certains implants sont trans-gingivaux : le col est plus long et se prolonge à travers la gencive. Le diamètre et la longueur de l’implant sont variés permettant de répondre à diverses situations cliniques. »
Deloncle F., Ploteau

Docteur LLabres Gérard, stomatologue, Médecine des arts®
Médecine des arts® est une marque déposée



Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 F-Montauban
Tél. 05 63 20 08 09 Fax. 05 63 91 28 11
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
site web : www.medecine-des-arts.com

Imprimer

Revue Instrumentiste à vent N°77


Revue Instrument à vent N°71

Instrumentiste et santé


Revue Instrumentiste à vent N°61

Santé du saxophoniste, trompettiste


Revue Instrument à vent N°34

Embouchure de l'instrumentiste à vent


Revue Instrument à vent N°49

santé du flûtiste, du tromboniste


Revue Instrument à vent N°19

Santé du clarinettiste, hautboïste


Revue Instrument à vent N°8

Pathologie des instrumentistes à vent


Association

Faire un don
Adhérer