Revue Médecine des arts N°71

Revue Médecine des arts N°71Santé des artistes, dossier spécial Instrumentiste à vent

Edito Médecine des arts N°71

Le spectateur homéotherme

Echographie de la langue et motricité du visage et du cou chez les instrumentistes à vent

pages 2-10

Cette étude est centrée sur l'utilisation des muscles de la langue, du visage et du cou lors du jeu de différents instruments à vent afin d'évaluer la sollicitation des instrumentistes à vent du point de vue de l'ergonomie, de la médecine du travail et de la prévention. Les données expérimentales portent sur 23 sujets féminins et 15 sujets masculins âgés de 16 à 51 ans (moyenne = 27,6 ans, écart-type = 10,6). Parmi les 38 sujets, 15 jouent un instrument de la famille des cuivres (neuf trompettes, trois cors chromatiques, deux cors de chasse, un tuba), 14 jouent un instrument à anche (quatre saxophones, quatre bassons, trois clarinettes, trois hautbois) et neuf jouent de la flûte (trois flûtes à bec, six flûtes traversières). De façon complémentaire, quatre hommes jouant du didgeridoo ont été également étudiés.

Les paramètres catégorie d'instrument, durée d'exercice, âge et expérience musicale préliminaire des sujets sont évalués à l'aide de questionnaires. Les sujets jouent dans des conditions standardisées des morceaux prédéfinis, à différentes intensités sonores (piano, mezzo forte, fortissimo) et à suivant différents modes d'exécution (legato ou non lié). Des enregistrements vidéo des muscles du visage et du cou sont réalisés pendant que les musiciens jouent, ainsi que des échographies de mode B et de mode TM, médiosagittales, des contours de la langue. Ensuite, les enregistrements vidéo des muscles du visage et du cou sont évalués, tandis que les amplitudes de mouvement du contour de la langue sont mesurées sur les échographies.

Les analyses statistiques des données montrent que la catégorie d'instrument constitue le facteur le plus important pour influencer aussi bien les amplitudes du dos de la langue que la tension des muscles du visage et du cou : les amplitudes de mouvement de la langue les plus élevées sont relevées chez les trompettistes et les plus réduites chez les flûtistes, alors que les instruments à anche se positionnent au milieu. L’examen des muscles du visage et du cou présente des résultats analogues : les flûtistes montrent les signes de tension musculaire les plus faibles, tandis que les joueurs de cuivres et d'instruments à anche montrent les signes les plus clairs de tension musculaire.

Ces résultats ont des implications médicales, mais aussi pédagogiques car le biofeedback visuel pourrait améliorer la formation des instrumentistes à vent. Il peut être possible en outre de détecter à temps une façon incorrecte de jouer, d'identifier à l'avance une sursollicitation musculaire et par exemple de prévenir le syndrome de Satchmo ou une dystonie focale de l'embouchure. Ainsi, les résultats significatifs de cette étude ont un intérêt médical, ergonomique, pédagogique, mais également assurantiel.
A. Zielke, S. Schwarze, san.T. Muth, T. Massing

Mots clés : musicien ; instrument à vent ; langue ; visage ; cou ; échographie ; muscle ; pédagogie ; ergonomie ; prévention.


Etude des douleurs dentaires et cervico-faciales chez les instrumentistes à vent

pages 11-14

Interrogés par questionnaires, les étudiants d'un conservatoire à rayonnement régional, instrumentistes à vent, ont exprimé leurs plaintes concernant leurs douleurs dentaires et cervico-faciales. Centrée sur les clarinettistes et saxophonistes (classe B de Strayer), l’étude fait le point sur les différents symptômes douloureux rapportés par ces jeunes musiciens, en recensant leur localisation et leur intensité.

Les 31 instrumentistes étudiés (14 femmes et 17 hommes) rapportent tous une instabilité dentaire. Les douleurs les plus fréquentes siègent au niveau des articulations temporomandibulaires, des lèvres et des muscles cervico-dorsaux.

Une prise en charge précoce, le dépistage des sursollicitations musculaires permettraient de prévenir l’apparition d'une éventuelle dysfonction de l'appareil manducateur et favoriseraient la qualité de jeu.
C. Alvarado, I. Breton, C. Lefebvre, L. Derfoufi, P. Goudot

Mots clés : instrument à vent ; classe B de Strayer ; clarinettiste ; saxophoniste ; douleur ; dent ; lèvre ; articulation temporomandibulaire ; muscles cervicaux.


Dix différences entre voix parlée et voix chantée

pages 15-18

L'orthophoniste est confronté à la dualité voix parlée/voix chantée dans la prise en charge des locuteurs et des chanteurs. Pour une sélection de dix thèmes opposant voix parlée et voix chantée, les éléments spécifiques à la voix parlée puis à la voix chantée sont tour à tour évoqués, dans un voyage à travers le corps, le son et l'articulation, les émotions, les apprentissages, le vieillissement de la voix, ses signes de souffrance, ses pathologies et sa rééducation.
Arlette Osta

Mots clés : voix parlée, voix chantée, orthophonie,


De la musique plein les dents !

pages 22-30

Lors d'une tournée à l'étranger au sein d'un orchestre symphonique de jeunes, un tromboniste de 15 ans fait une chute qui lui occasionne un traumatisme facial, la perte de deux incisives et la fracture d'une troisième incisive. La réimplantation des deux incisives avulsées se fait en urgence. Le parcours musical de ce jeune musicien est retracé, ainsi que les différentes étapes qui suivront cet accident jusqu'à la reprise du jeu instrumental : expertise initiale, soins en odontologie et stomatologie, prothèses, implants.

Des mesures s'imposent en particulier pour les instrumentistes à vent pour prévenir les accidents dentaires et des recommandations sont proposées en cas de survenue de ces accidents.
Didier Martin

Mots clés : musicien, tromboniste, avulsion dentaire, réimplantation, odontologie, stomatologie, urgence, prévention,


W. A. Mozart : les antécédents médicaux d’une mort prématurée

pages 31-39

Quels facteurs ont pu intervenir dans la fin prématurée de Mozart (à l'âge de 35 ans) ? Les réponses à cette question sont recherchées dans les éléments biographiques du musicien, en particulier dans ses antécédents médicaux. La correspondance de Mozart et de sa famille constitue en cela une source d'informations souvent détaillées. La maladie grave dont fut atteint Mozart et qui l'emporta en quelques semaines semble le résultat d'un ensemble de circonstances qui ponctuèrent son parcours ; elles sont ici mises en relation avec la médecine du XVIIIe siècle, qui, malgré certains aspects annonciateurs de la médecine moderne, est principalement l'héritière de la médecine du Moyen-Age.
Gwenaëlle Martine

Mots clés : W. A. Mozart, santé, biographie ; antécédents médicaux, mort,


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