Nus Académiques. Anatomie artistique

Nus Académique, Une exposition à Bordeaux

Le musée de Bordeaux présente une centaine de dessins de nus issus de la collection de l’École nationale supérieure des Beaux-Arts de Paris. L’Académie royale des Beaux-arts de Paris a été fondée en 1648 par protection royale sous la régence d’Anne d’Autriche, dès sa création elle accueille des artistes dessinant à la fois d’après l’antique et le modèle vivant. Cette exposition témoigne de l’évolution de ces représentations depuis le XVII° siècle : Champaigne, Coypel, Lafosse, Mignard, Largillierre, Rigaud, Boucher, Natier, Van Loo, Brenet, Gros.

Antoine-Jean Gros
Homme debout
frappant un taureau
octobre 1790

L’école des beaux-arts de Paris conserve des milliers de peintures, gravures et sculptures produites par ses élèves et ses maîtres au temps où elle était une école royale, fondée par Louis XIV, et installée au Louvre. Au début du XVIIe siècle, la peinture et la sculpture sont encore considérées comme des « arts mécaniques » et les artistes comme des artisans. Ceux-ci sont contrôlés par la Maîtrise de Saint-Luc. Créée dans le but de se libérer de sa mainmise, l’Académie royale de Peinture et de Sculpture est fondée en 1648 sous l’impulsion d’une douzaine d’artistes, dont Charles Le Brun ( Premier peintre du Roi), qui se placent immédiatement sous la protection de Louis XIV. Au risque de devenir ses courtisans. L’Académie leur donna, au contraire, une liberté de pensée. Il leur était plus facile de s’affranchir de l’influence lointaine d’un souverain que de la présence pesante des maîtres de corporation.
En 1655, Mazarin devient le protecteur de l’Académie qui prend alors le nom d’Académie royale de Peinture et de Sculpture. Elle acquiert une réelle importance lorsque que Colbert en est désigné vice-protecteur en 1663. La même année, Charles Le Brun en devient le directeur et est nommé chancelier à vie.

Charles de La Fosse
Oreste poursuivi par
les furies, 1678

En 1666, Louis XIV, créé l’Académie de France à Rome. Cette institution reçoit les jeunes artistes ayant remporté le « grand prix Royal ou grand prix » (futur prix de Rome), prix le plus prestigieux, sanctionnant la fin des études.
Les jeunes artistes séjournent alors quatre années à l’Académie aux frais du roi pour parfaire leur formation reçue à Paris. A la suite de ce séjour et, au bout de trois ans, ils peuvent, dans un premier temps, demander à être agréé par l’Académie. Ils en deviennent ensuite membre une fois leur morceau de réception présenté et leur réception accordée. Seuls, les élèves ayant obtenu la maîtrise de l’antique, pouvaient travailler le modèle nu, suivant une attitude déterminée par le professeur. Malgré la continuité de l’enseignement académique, la perception et l’interprétation diffèrent sur les deux siècles : insistance sur le volume et la profondeur au XVIIe siècle, travail sur la précision anatomique et la ligne au siècle suivant.
L’Académie royale de Peinture et de Sculpture est fermée en 1793 et est remplacée en 1794 par l’Institut qui deviendra par la suite l’Académie des Beaux-Arts puis, l’Institut de France tel que nous le connaissons aujourd’hui.

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