Le musicien a bon dos

Un collectionneur allemand vient d’acheter pour 150 000 euros un tatouage. Rien de plus banal, si ce tatouage n’était pas celui d’un musicien qui de son vivant a vendu l’œuvre que l’artiste Wim Delvoye a tatoué sur son dos. Le musicien zurichois Tim Steiner, 31 ans, est le premier a avoir ainsi vendu un tatouage de son vivant.
L’acquéreur a des droits sur l’œuvre du vivant du porteur. Il a ainsi les droits d’exposer l’œuvre chaque année, trois à quatre semaines par an, ou dans le cadre d’expositions particulières. Par ailleurs l’œuvre lui reviendra de manière définitive à la mort du musicien.

Si ce n’est pas de l’art, c’est du cochon
Wim Delvoye avait en 2005, réalisé des tatouages sur des porcs empaillés. Dernièrement, à ce propos, ainsi qu’au sujet de "l’affaire des caricatures du prophète Mahomet", le caricaturiste Plantu répondait sur le magazine Beaux-Arts (dont le thème de ce numéro portait sur les Grands Scandales de l’art) à la question « A-t-on besoin de scandale pour faire avancer les mentalités ? » : « Sans doute, mais il faut avoir trois tours d’avance, comme aux échecs. Si on privilégie le marketing et l’audience, on fait une erreur… De même si on fait passer le goût du scandale avant une vraie réflexion sur le débat artistique, personne n’y gagnera, ni les visiteurs ni les artistes… Je crée un dessin pour susciter un débat, en essayant de laisser à chacun la liberté de comprendre mon image ». A propos du cochon tatoué et à la question « En quoi ce cochon vous semble-t-il scandaleux » il disait « A titre personnel, il ne me semble pas scandaleux. Mais je sais que dessiner l’image du Christ sur la couenne d’un cochon - le cochon étant toujours associé à quelque chose de péjoratif - a pour but de susciter l’injure. Je ne connais pas la raison pour laquelle l’artiste s’en prend à l’Eglise catholique. Mais cela pose surtout une question : pourquoi n’a-t-il pas dessiné Mahomet, pourquoi n’est-t-il pas allé jusqu’au bout en associant le cochon à la religion juive ou musulmane ? Il ne le fait pas parce qu’il sait qu’il risquerait sa peau ». [1]
Ce travail pose bien évidemment de nombreuses questions sur le plan éthique. Tout peut-il être commercé, vendu, "marchandisé" ? C’est certainement ce que cet artiste a voulu interroger chez "le voyeur". On aime souvent être choqué plutôt par ce qui est de l’ordre du symbolique, comme cette œuvre contemporaine quelque peu aberrante. Mais ce qui est vraiment aberrant aujourd’hui, n’est-ce pas plutôt que l’on meurt toujours pour des idées dans les 2/3 du globe, qu’un million de personnes meurt chaque année du paludisme, que la guerre est endémique dans de nombreux pays ? Que notre environnement le plus proche se meurt sous nos yeux ? Mais tout cela n’est pas de l’art et il n’y a pas plus de raison de s’en émouvoir.

Rédacteur docteur Arcier président fondateur de médecine des arts®
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