La Médecine du temps de Mozart. Les maladies. Dossier I

La santé en Europe du temps de Mozart

La médecine du temps de Mozart, nous permet de mieux comprendre la morbidité qui touchait la population et les artistes de l'époque

La santé en Europe du temps de Mozart
Les premières études démographiques remontent au milieu du XVIIIe siècle. A cette époque, on dispose de renseignements fournis par les recensements, ainsi que par les actes de baptême et de sépultures, tenus en France par les paroisses jusqu’en 1792.
Au début du XVIIIe siècle, la population européenne compte environ 110 millions d’habitants. [1] Dans la seconde moitié du XVIIIe, le taux de mortalité annuel dans les grandes villes européennes est environ 4 fois supérieur au taux actuel, augmentant ponctuellement lors des années de guerre et d’épidémies. Ainsi à Vienne, qui compte alors une population d’environ 270 000 habitants, la mortalité avoisine les 43/1000.
L’espérance de vie moyenne dans les villes, fortement abaissée du fait de la mortalité infantile, est d’environ 51 ans. [1] Les femmes meurent plus jeunes que les hommes, victimes des complications des grossesses et accouchements. [2] Au XVIIIe siècle, on estime que sur 1000 naissances, 720 enfants dépasseront l’âge de 1 an, 575 celui de 5 ans et 525 celui de 10 ans. Environ 1 enfant sur 2 atteint l’âge adulte. On considère qu’une longue vie est révélatrice d’une force hors du commun, ou d’un bienfait de Dieu.
Les principales causes de mortalité [3], outre celles que nous connaissons aujourd’hui, sont les maladies infectieuses, telles que la variole, les « fièvres », les infections respiratoires, et les dysenteries qui font de nombreuses victimes chez les enfants. A cela s’ajoutent les carences alimentaires. [4] et les disettes dues aux mauvaises récoltes. [5].

Le tableau des épidémies en Europe au XVIIIe siècle se résume ainsi [6], [7], [8])

  • La peste : après la dernière grande épidémie à Marseille en 1720, quelques cas sont encore recensés en France en 1786, alors qu’à Londres l’épidémie s’est essoufflée en 1665.
  • La variole sévit à l’état épidémique à travers toute l’Europe.
  • Le typhus exanthématique est présent sous forme d’endémie et d’épidémie souvent associé à la dysenterie, principalement dans les armées en temps de guerre, environ jusqu’à la moitié du XVIIIe.
  • Proche de la typhoïde, le « typhus abdominal » est connu sous forme d’épidémies, surtout en Allemagne.
  • La « fièvre catarrhale », que nous connaissons sous le terme de « grippe », est présente à l’état épidémique en France en 1729, 1767 et 1780.
  • Le paludisme est présent en Italie, en Angleterre, Allemagne et Hongrie, dans les régions de marais.
  • Les maladies infantiles [9] sous forme épidémique font d’autant plus de ravages qu’elles apparaissent à des moments critiques tels que le sevrage et la dentition.
  • Outre les maladies infantiles, la principale cause de mortalité infantile est la dysenterie, dans un contexte de misère, d’ignorance, d’une alimentation carencée et contaminée.
  • Les infections chroniques [10] au rang desquelles la syphilis et la « phtisie » pulmonaire (la tuberculose, qui sera décrite et individualisée au XIXe siècle par Laennec), s’ajoutent aux infections aiguës.

A partir de la fin du XVIIIe siècle, grâce aux mesures d’hygiène individuelle et publique [11], le taux de mortalité global, et en particulier celui des enfants, commence à décroître, ce qui entraîne une augmentation de la population malgré la diminution du nombre des naissances. Ainsi, en 1800, la population européenne atteint les 187 millions d’habitants.

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