Kyste synovial chez un musicien : opérer ou ne pas opérer ?

Quelles solutions concernant un kyste synovial du poignet ?

C'est une affection bénigne mais qui peut chez le musicien entraîner une gêne et des douleurs lors de la pratique musicale. Cette affection touche plus volontiers le musicien jeune. Les solutions à proposer devront être discutées afin de soulager au mieux le patient et lui permettre de maintenir sa performance au plus haut niveau.

Question : kyste au niveau du poignet

Je suis pianiste et je pense que j’ai un kyste au niveau du poignet. Il n’est pas douleureux mais je veux savoir si cela peut évoluer et devenir douloureux ou bien me gêner dans ma pratique ? Par ailleurs j’ai un problème, d’après mon médecin, au niveau du semi-lunaire, que dois-je penser de cela ?

Réponse

Le kyste synovial au niveau du poignet est très fréquent dans la population générale et plus particulièrement chez les musiciens, même s’il n’y a pas eu d’études particulières comparatives sur ce point chez le musicien. L’évolution d’un kyste synovial est variable, mais bien souvent celui-ci disparaît, mais il peut également réapparaître ; c’est pour cela que sauf exception, chez le musicien nous ne conseillons pas a priori un geste chirurgical.
Si la gêne dans votre pratique instrumentale est tenace, que celle-ci à court et moyen terme perturbe votre performance, un des premiers gestes peut être de faire réaliser une ponction par un chirurgien de la main concerné par la santé du musicien. Cette ponction peut éventuellement être réalisée une nouvelle fois en cas d’échec.

Après quelques semaines ou mois d’attente, devant la persistance d’une gêne significative, une opération peut être envisagée. Mais afin d’éviter la récidive, le geste chirurgical n’est pas anodin, on peut dire d’ailleurs qu’il n’y a pas de geste chirurgical anodin chez le musicien ; cet axiome vient en écho avec celui qui affirme qu’il n’ y a pas de petites plaies de la main et surtout chez le musicien ; l’avis d’un spécialiste doit donc être toujours requis.
Dans votre situation, le kyste que vous présentez est indolore et ne semble pas vous gêner. L’abstention thérapeutique paraît être en première intention la solution à retenir sous réserve d’une confirmation par un spécialiste dans le champ des artistes.

Vous indiquez que désormais, ce n’est pas le kyste qui vous gêne, mais un problème concernant l’os semi-lunaire. Vos difficultés au niveau du poignet sont plus importantes encore lorsque vous jouez plus en puissance par exemple.
La première des choses que l’on peut vous conseiller, c’est de consulter un spécialiste de la main qui pourra vous examiner afin de préciser le trouble en question au niveau de votre main et éventuellement du semi-lunaire. L’idéal serait de consulter une équipe pluridisciplinaire spécialisée pour le musicien, car ils pourront d’une part analyser la clinique en dehors de l’instrument, l’examen de la main doit être très précis et fait par des personnes spécialisées dans ce domaine ; de plus ils pourront vous observer à l’instrument et apporter des conseils qui englobent la pratique et enfin vous prodiguer des conseils sur la base d’un diagnostic étayé et en relation de votre pratique (port d’orthèse temporaire par exemple, rééquilibration musculaire etc. tout cela à l’instrument).

A la base de toute réponse complète sur la santé du musicien, doit se situer l’examen clinique hors instrument et à l’instrument. La stratégie thérapeutique devra être la moins agressive possible et permettre si possible aux musiciens d’éviter un arrêt de la pratique (mais une pratique adaptée à la problématique) ou de limiter la durée de cet arrêt.

Un chirurgien compétent dans ce domaine pourra établir le type d’intervention nécessaire, les risques et contraintes inhérentes à l’intervention, la date prévisible de la reprise de l’instrument, puis celle de la reprise intégrale du programme de concerts.

Quelle que soit la lésion, a minima quelques séances de kinésithérapie sont fortement conseillées chez le musicien, notamment en dehors de la rééducation classique, afin d’éviter des phénomènes de compensation qui pourraient générer éventuellement à distance de nouveaux troubles.


Rédacteur : Docteur ICARRE, Médecine des arts®
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