Ethers de glycol et peinture, un risque pour les peintres

Peinture, un risque pour les femmes enceintes

Les plasticiennes enceintes doivent prendre des précautions particulières dans leur activité en évitant tous produits toxiques ainsi que les produits dont la composition n'est pas connue. Il est essentiel qu'elles soient parfaitement renseignées sur les risques des produits utilisés.

Le propylène glycol monométhyléther (PGME) et son acétate (PGMEA) :
Les éthers de glycol sont des substances chimiques utilisées depuis les années 1970 afin de remplacer certains solvants aromatiques et toxiques pour le système nerveux. Utilisés comme solvants, conservateurs ou encore additifs, les éthers de glycol sont présents dans une large gamme de produits de consommation courante, de telle sorte que chacun peut y être exposé ans dans la vie de tous les jours par voie respiratoire ou cutanée : produits ménagers, cosmétiques, peintures, colles et vernis, désodorisants….
Le PGME et le PGME sont les éthers de glycol les plus utilisés et les plus produits au niveau européen. Ils ont progressivement remplacé les éthers de glycol de la série éthylénique suite à la mise en évidence pour certains d’entre eux de propriétés toxiques sur la reproduction dès les années 90 (EGEE, EGME notamment). Le PGME et le PGMEA sont utilisés en France en quantités importantes avec des tonnages annuels respectifs de 21 500 et 7 000 tonnes.

Une impureté de synthèse toxique réglementée
La fabrication du PGME ou du PGMEA donne lieu à la production d’une impureté appelée impureté Béta pour laquelle des effets toxiques ont été montrés chez l’animal et sont suspectés chez l’homme. Conformément à la réglementation, cette impureté ne doit donc pas être présente à plus de 0,5 % dans les produits destinés au public ou à un usage professionnel (Arrêté ministériel du 26 juillet 2004). Dans le cadre des travaux sur les éthers de glycol engagés par l’Afsset depuis 2004, la Direction générale du Travail a chargé l’Agence d’évaluer la pertinence du seuil de 0,5 % dans le cas de cette impureté. La première partie de l’étude réalisée par l’Afsset a porté sur le respect de ce seuil réglementaire. Une consultation de l’OSPA (Association des producteurs de solvants oxygénés) a permis de montrer qu’en pratique, en Europe, la synthèse de PGME engendre aujourd’hui des concentrations d’impureté Béta ne dépassant pas 0,3 % avant mélange, conduisant à des concentrations en impureté Béta dans les préparations destinées au public inférieures à 0,06 % et que cette concentration ne dépasse pas 0,3 % pour les produits à usage professionnel. Ces concentrations sont donc dans la plupart des cas conformes à la législation.

Le seuil actuel de concentration de 0,5 % d’impureté ne semble pas pertinent au regard des risques envisagés
La deuxième partie de l’étude a consisté en l’évaluation des risques sanitaires liés à la présence de cette impuretéà des concentrations correspondant d’une part aux valeurs réelles fournies par les industriels, d’autre part à la concentration limite autorisée de 0,5 %. L’évaluation de la pertinence sanitaire du seuil a été conduite sur la base de données animales.
Les résultats obtenus montrent que dans le cas de l’application de peinture, il peut exister un risque pour la femme enceinte au regard des effets de ces substances sur le développement et la reproduction, aux concentrations considérées. En l’état des connaissances, le seuil imposé de 0,5 % de concentration en impureté Béta du PGME/A ne permet donc pas de garantir l’absence de risque pour la femme enceinte. Il convient toutefois de souligner le fait que ces résultats prennent en compte les hypothèses les plus pessimistes possibles dans la transposition des différents modèles. De nouvelles études seraient à prévoir pour déterminer le cas échéant un seuil acceptable.

L’Afsset recommande un meilleur étiquetage des produits concernés et la poursuite des mesures et études afin d’améliorer les connaissances sur les expositions réelles :
Compte tenu de la difficulté à obtenir des données fiables d’exposition sur cette impureté, l’Afsset recommande de clarifier la réglementation ainsi que l’étiquetage des produits concernés. L’Agence propose de réaliser des mesures d’émission du PGME/A en conditions réelles afin de mesurer précisément le niveau d’impureté. Elle suggère également de mettre en place des mesures de protection et d’information en milieu professionnel pour les activités à risque et en milieu public lors de l’acquisition des produits contenant du PGME/A.
Communiqué de l’Afsset 2 août 2007. Afsset est l’agence française de sécurité sanitaire et de l’environnement et du travail.
Les artistes peintres sous-estiment souvent les risques liés à leur pratique. Les femmes enceintes doivent prendre des précautions supplémentaires.

  •   Connaître parfaitement, les produits utilisés, leur composition.
  •   Ne pas utiliser des produits dont on ne connaît pas la composition dans les détails et les risques.
  •   Ne pas hésiter à modifier sa pratique, ses modes opératoires et appliquer une surprévention pendant la période gravidique.
  •   Une éviction stricte des produits pour lesquels résident un risque foetal.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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Bibliographie

Revue Médecine des Arts, n°3. Les éthers de glycol dans les arts plastiques.


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