Clavicule. Anatomie artistique. Leçon 34

Os long, pair, contourné en forme d’S italique, situé à la partie antérieure, supérieure et latérale du thorax.
Le corps de cet os est aplati ; sa face supérieure est sous-cutanée ; sa face inférieure regarde la première côte. Le bord antérieur présente une double courbure, convexe en dedans, concave en dehors. _L’extrémité interne, volumineuse, s’articule avec le sternum ; l’extrémité externe, aplatie, se termine par une surface articulaire en rapport avec la facette articulaire de l’acromion.
La clavicule ainsi nommée parce qu’elle a été comparée à une petite clef (du latin clavicula), occupe la partie supérieure et antérieure du thorax, et forme la partie antérieure de l’épaule : elle est horizontalement placée entre le sternum, sur lequel elle prend un point d’appui, et l’omoplate dont elle suit le mouvement.

Forme générale de la clavicule

La clavicule forme un support rigide horizontal auquel sont suspendues la scapula et la partie libre du membre, tenues à l’écart du thorax de telle façon que le bras dispose d’une liberté de mouvement maximale ; ce support est lui-même mobile et permet à la scapula de se déplacer sur la paroi thoracique, ce qui permet d’accroître l’amplitude des mouvements du membre. Lorsque le support rigide que forme la clavicule est fixé dans une position donnée – spécialement en élévation –, il permet l’élévation des côtes lors de l’inspiration profonde.
Sa longueur varie selon les individus, et surtout selon le genre ; chez la femme, la clavicule est généralement plus longue que chez l’homme.
La clavicule est un os long pair et par conséquent non symétrique, transversalement étendu, à la manière d’un arc-boutant, entre la poignée du sternum et l’omoplate. Contournée à la manière d’un S italique, elle présente deux courbures : une courbure interne à concavité dirigée en arrière, une courbure externe à concavité dirigée en avant. Arrondie à son extrémité interne qui est la plus volumineuse, d’autre part, elle est aplatie de haut en bas, et par conséquent nous offre à étudier deux faces, deux bords et deux extrémités.

Direction

En partant de son extrémité externe, qui est très mince, on trouve que la clavicule décrit une première courbure dont la concavité regarde en avant ; qu’ensuite elle change de direction et décrit une seconde courbure bien plus importante que la première, et dont la concavité regarde en arrière. La clavicule décrit donc deux courbures alternatives, à la manière d’une S italique, disposition dont il est facile d’apprécier l’avantage pour la solidité de l’os, chaque courbure devenant le lieu d’une décomposition de mouvement qui diminue l’intensité des chocs dirigés contre la clavicule de dehors en dedans.
On peut diviser la clavicule en corps et en extrémités Le corps présente deux faces, une supérieure, une inférieure, deux bords, l’un antérieur, l’autre postérieur

Faces

Les deux faces de la clavicules se distinguent, d’après leur orientation, en supérieure et inférieure :

Face supérieure
La face supérieure, à peu près plane dans son tiers externe, convexe d’avant en arrière dans ses deux tiers externes, répond à la peau et au muscle peaucier (muscle platysma), dont elle est séparée par quelques branches sensitives du plexus cervical superficiel, les nerfs sus-claviculaires. Cette surface offre à l’action des corps extérieurs une surface assez étendue et très peu protégée ; ce qui est une des causes de l’extrême fréquence des fractures de la clavicule. Du fait de la présence de ses branches sensitives sous-cutanée, les chocs directs sur la clavicule sont accompagnés d’une très vive douleur due à la compression exercée sur les nerfs de ce plexus. Lisse et unie à la partie moyenne, où elle ne donne insertion à aucun muscle, elle nous présente à sa partie interne et à sa partie externe des empreintes rugueuses ordinairement peu marquées, pour des insertions musculaires : en dedans, pour le faisceau claviculaire du sterno-cléido-mastoïdien ; en dehors, pour le deltoïde et le trapèze.

Face inférieure
Large en dehors, étroite en dedans comme la précédente. La face inférieure est également convexe, mais plus accidentée. En allant de dedans en dehors, nous y rencontrons :

•   1. tout près de l’extrémité interne, une surface rugueuse pour l’insertion du ligament costo-claviculaire ;
•   2. une gouttière longitudinale, de plusieurs centimètres de longueur, quelquefois cependant peu marquée, pour l’insertion du muscle sous-clavier ;
•   3. en dehors de cette gouttière, une nouvelle surface rugueuse, obliquement dirigée de dedans en dehors et d’arrière en avant, destinée à l’insertion des deux ligaments coracoclaviculaires, le ligament conoïde et le ligament trapézoïde. C’est encore sur cette face, et à peu près à sa partie moyenne, qu’on rencontre le plus souvent le trou nourricier de l’os : il se dirige obliquement du côté de l’extrémité externe.
  Cette face répond dans son tiers interne à la première côte qu’elle embrasse et qu’elle croise à angle très aigu. Dans son tiers moyen, elle répond au premier espace intercostal dont elle est séparée par le plexus brachial et les vaisseaux axillaires ; dans son tiers externe, elle est en rapport avec l’apophyse coracoïde et l’articulation du bras avec l’épaule.

Bords

Les deux bords de la clavicule sont sinueux et présentent naturellement les deux courbures dont nous avons indiquée plus haut la direction. Ils se distinguent en antérieur et postérieur :
Bord antérieur
Mince en dehors, il s’élargit à la manière d’une face vers la partie intene : concave dans son tiers externe, il est convexe dans les deux tiers internes. Cette convexité permet à la clavicule de résister, par le mécanisme des voûtes, à l’action des chocs dirigés d’avant en arrière.
Le bord antérieur est mousse et plus ou moins arrondi. Sur ses deux tiers externes vient s’insérer le muscle grand pectoral. Son tiers externe, généralement plus inégal, souvent même fortement rugueux, donne attache au muscle deltoïde.
Bord postérieur
Concave dans ses deux tiers internes, il est convexe et rugueux dans son tiers externe. Le bord postérieur, plus mince, donne insertion : en dedans, au faisceau externe ou claviculaire du muscle sterno-cléido-mastoïdien, qui comme nous l’avons dit plus haut, prolonge ses insertions sur la face supérieure de la clavicule ; en dehors, aux faisceaux antérieurs du muscle trapèze, qui, comme le précédent, empiète sur la face supérieure de l’os. Sa portion moyenne, régulièrement lisse et unie, ne donne insertion à aucun muscle : elle présente des rapports plus ou moins immédiats avec le ventre postérieur de l’omo-hyoïdien, avec les muscles scalènes, avec les vaisseaux sous-claviers et avec le sommet du poumon. Ses rapports sont extrêmement importants : vaisseaux, plexus nerveux. On conçoit d’après cela quels peuvent être les dangers d’une fracture de la clavicule, lorsque l’extrémité plus ou moins aiguë des fragments pénètre soit dans les nerfs, soit dans les vaisseaux ; on conçoit encore comment l’abaissement forcé de la clavicule déterminant la compression des vaisseaux qui se distribuent dans le membre thoracique, y suspend la circulation.

Extrémités

Des deux extrémités de la clavicule, l’une est interne, l’autre externe. Toutes les deux sont articulaires.

Extrémité interne
L’extrémité interne ou sternale, partie la plus volumineuse et la plus résistante de l’os, remarquable par son développement, se termine du côté du sternum par une facette articulaire, dont le contour, très variable suivant les sujets, peut présenter la forme d’un carré, d’un triangle, d’un ovale. Cette facette reste déprimée à son centre et très inégale jusqu’à vingt ou vingt-deux ans ; elle s’aplatit plus tard, en même temps qu’elle prend un aspect plus uni. Elle s’articule avec la facette sternale, ci-dessus décrite, à l’aide d’un fibro-cartilage interarticulaire. Sur la partie postérieure de l’extrémité interne de la clavicule vient s’insérer le faisceau claviculaire du muscle sterno-cléido-hyoïdien.
Extrémité externe
L’extrémité externe ou acromiale est beaucoup moins volumineuse que la précédente. Fortement aplatie de haut en bas, allongée d’avant en arrière, elle se termine en dehors par une petite facette ovalaire très étroite, regardant en dehors et en bas, à grand axe antéro-postérieur, qui s’articule avec l’acromion (omoplate). Cette extrémité est la partie la moins résistante de la clavicule, elle est presque immédiatement placée sous la peau, et exposée à l’action des chocs extérieurs qui la brisent parfois.
Du reste, la clavicule offre de nombreuses variétés dans son corps et dans ses extrémités, tant sous le rapport de son volume, que sous le rapport de sa direction. A l’inspection de l’extrémité interne ou externe de la clavicule, même sur le vivant, ont peut déterminer si l’individu se livre à une profession qui exige un travail manuel pénible.

Conformation intérieure

La clavicule présente comme tous les os longs un canal médullaire, mais ce canal occupe à peine le tiers moyen de l’os. Ses deux extrémités sont constituées en grande partie par du tissu spongieux.

Développement

L’apparition de la clavicule est très précoce ; elle a lieu du trentième au trente-cinquième jour : ses dimensions, comparées à celles des autres os du membre thoracique, présentent des différences considérables aux divers âge de la vie.

Insertions musculaires