Beyoncé, incident avec un ventilateur, un risque inattendu ?

Certains accidents apparaissent comme fortuits, dus au hasard. Il s’agit là d’une idée à proscrire lorsqu’on parle de prévention et que l’on désire éliminer les accidents, car on ne peut combattre que ce que l’on peut maîtriser et gérer, pas le hasard. De multiples accidents ont l’air cocasse, anecdotique lorsqu’ils ne sont pas gravissimes. Pourtant chaque accident aussi minime soit-il porte les germes d’un accident plus grave.

Il existe une règle en matière d’accidentabilité, la pyramide Bird. Frank E. Bird Jr l’a élaborée suite à une étude menée par une compagnie d’assurance américaine en 1969.Cette étude s’appuyait sur l’analyse de l’accidentabilité concernant 21 groupes industriels et 1 750 000 personnes et représentant pendant la période étudiée 3 millions d’heures. Cette règle est toujours d’actualité.
Le principe de la pyramide de Bird exprime le fait que la probabilité que survienne un accident grave augmente avec le nombre de presque-accidents, d’accidents bénins et d’incidents au bas de la pyramide. Aussi à l’inverse, la prévention doit commencer par lutter de manière totale contre ces incidents et presque-accidents si on veut éviter in fine le nombre d’accidents graves ou mortels. Ces petits incidents signent les défauts d’organisation, les négligences, les oublis, les défauts du système qui sont générateurs à un moment donné d’un risque d’accident mortel. Ces incidents sont évitables si on veut bien les identifier, les analyser, les éliminer. Voilà en quoi consiste en partie la prévention organisationnelle.

Un presque accident pour Beyoncé
Beyoncé a été victime d’un de ces incidents le 23 juillet 2013 lors d’un concert au Bell Center à Montréal. Assise au bord de la scène, des ventilateurs placés juste derrière elle, ses cheveux dans cette position étaient au même niveau que le ventilateur. Des mèches de cheveux ont été prises par les hélices de l’appareil. Ce sont les vigiles qui se trouvaient à proximité qui sont rapidement intervenus pour la libérer de l’appareil.

La diminution de ces incidents, leur traque même entraîne de façon mécanique la baisse du risque d’accidents majeurs. Dans les écoles, conservatoires, les formations artistiques (danse, musique, chant), les enquêtes sur les presque-accidents doivent devenir des actions courantes, si on veut à terme limiter l’accidentabilité mais aussi plus largement les affections en relation avec les pratiques artistiques. La présentation de ces situations d’artistes connus, people, n’a qu’un seul but, inviter le lecteur à comprendre la prévention dans le champ artistique et engager des actions préventives dans ce sens.

Rédacteur. Docteur Arcier, président fondateur de Médecine des arts®
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