Zilia

Opéra-seria, livret de Solera, musique de G. Villate, représenté au Théâtre-Italien de Paris le 1er décembre 1977. Chanté par Tamberlick, Pandolfini, Nannetti, Mmes Litta, Sanz. La pièce offre aussi peu de logique que possible. Gallieno, jeune capitaine, descendant du doge Marino Faliero, décapité par l’ordre du conseil des Dix, poursuit la cause de la réhabilitation de son aïeul. Il la réclame comme une récompense de ses exploits. Le conseil, qui lui a naguère décerné les honneurs du triomphe, le traite en ennemi de la république. Gallieno le devient par le fait et met son épée au service des Uscoques qui se sont insurgés contre Venise. Zilia, fille de Orseolo, chef du conseil, aime en secret le capitaine ; Marcella, au contraire, méprisée par lui, lui voue une haine violente, s’attache à ses pas, le suit chez les Uscoques ; là, ses sentiments changent ; elle s’éprend du proscrit. Il faut dire que Marcella est une courtisane. Gallieno remporte des victoires, et parmi les prisonniers se trouve au comble de l’invraisemblance. Gallieno est fait prisonnier à son tour ; Marcella va être soumise à la torture. Zilia les sauve tous deux en invoquant une promesse faite à elle par son père. Le chef du conseil des Dix s’humanise contre toute attente et drame finit comme une comédie.

Quel est donc ce nouveau Deus ex machinâ, inventé par M. Thémistocle Solera, l’auteur de la fameuse Giovanna d’Areo qui meurt de ses blessures dans les bras du dauphin ? Le mobile de ce dénouement est exposé au premier acte. Dans un duo très tendre entre le père et la fille, Orseolo s’engage par un serment solennel à consentir au vœu de Zilia lorsqu’elle lui désigna l’époux de ses rêves. Per la tua madre che risplende in Diol o prometto che il giorno in cui dirai, Guarda, Padre, La Passa Il Sogno Moi, far si reallade il sogno tuo vedrai. C’est ainsi qu’en chantant à la fin de l’ouvrage : Guardia, Padre, la passa il sogno mio, Zilia fait consentir son père à accorder sa main au descendant de la race maudite de Marino Faliero. M. G. Villate est un jeune compositeur cubain, qui a plutôt exposé ses vives impressions musicales dans cette partition qu’il n’a fait preuve d’individualité. Donizetti et Verdi lui ont fourni d’abondants procédés de composition qu’il a mis en œuvre avec une certaine inexpérience qui quelquefois arrive à la confusion. Cependant, je crois devoir signaler plusieurs morceaux intéressants : dans le premier acte, la romanza de Marcella : Se un cero al diavolo ; dans le second, le trio : Teco son, gettato è il dardo ; dans le troisième, la chanson militaire : Verso le rive dalmate, assez originale ; la Canzone del padre Noe, chantée par Marcella ; l’allegro du duetto : Ah ! t’amo in core, et dans le dernier acte, le chœur sans accompagnement : Non v’ha reggia, soutenu par quatre voix de basse a bocca chiusa. Cet ouvrage a été chanté par MM. Tamberlick, Pandolfini, Nannetti, Marchisio, Fille, Mlles Maria Litta, Elena Sanz.


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