Vraisemblance

Rendre vraisemblable

Du latin verus, apparence de la vérité

Nous exigeons que les comédiens gardent la vraisemblance, lorsqu’ils s’offrent aux yeux des spectateurs après quelque action qui doit avoir causé nécessairement du désordre dans leur personne. On ne veut pas voir Oreste, par exemple, avec une chevelure artistiquement frisée, revenir du temple, où pour satisfaire Hermione, il a fait assassiner Pyrrhus. Il faut que la personne du comédien fascine nos regards, et que chez lui la nature fasse les premiers frais de la vérité.

Si les comédiens veulent que la représentation ait une entière vérité, qu’ils aient donc soin, non-seulement de rendre leur action et leur récitation parfaitement vraies, mais encore de ne pas choisir un personnage caractérisé par quelque modification remarquable qui ne se rencontre pas en eux. Ils ne peuvent trop se souvenir que le spectacle tire tous ses agréments de l’imitation, qu’il est une espèce de peinture, avec cette différence que ses prestiges doivent être fort supérieurs à ceux du pinceau ; que plus le théâtre a d’avantages pour nous faire illusion, plus nous exigeons qu’il nous la fasse effectivement ; qu’il ne suffit pas que ces fictions nous paraissent ressembler aux événements dont elles sont l’image, et que nous voulons pouvoir nous persuader que les événements mêmes, et les principaux acteurs de ces événements, sont présents à nos yeux.

Dictionnaire de l’art dramatique A l’usage des artistes et des gens du monde Ch. De Bussy Paris, Achille Faure, 1866


 

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