Vielle à Roue

En italien, Viola da orbo ; en anglais, Hurdy-Gurdy ; en allemand, Leier ou Bauerleyer. Le véritable nom est Rote, du mot rota ou roue, qui sert à passer sur les cordes. C’est l’ancienne Chiffonie ou Symphonie. Les cordes sont frottées par une roue de bois enduite de colophane, et les doigts de l’exécutant abaissent des cliquettes qui, appuyant sur les cordes, en changent la tonalité. Cet instrument est très ancien d’origine ; vers le XIe siècle, il fut en grande faveur jusqu’au milieu du XVIIIe siècle ; nous donnons au mot Rote (Voir ce mot), une reproduction de celle du XVe siècle, usitée en Lorraine, d’après le dessin relevé par nous sur une peinture d’un grand triptyque fait pour la duchesse de Lorraine, Philippe de Gueldres, veuve de René II, lorsqu’elle se fit religieuse au couvent des Claristes de Pont-à-Mousson. Les petits Savoyards emploient encore cet instrument de nos jours, mais rarement. On pense que le mot vielle vient de l’espagnol vihuela, il s’écrit aussi vièle. On la jouait beaucoup à la cour d’Henri III. Au XVIIe siècle, Laroze et Janot eurent beaucoup de succès en exécutant sur la vielle des airs à danser et en accompagnant ainsi le chant. Elle fut très goûtée vers 1718. On l’accordait en sol ou en ut et elle possédait deux octaves. Les chanterelles faisaient entendre le sol à vide. Les touches noires représentaient la gamme diatonique et les blanches les bémols et les dièses. L’accompagnement était produit d’une façon persistante par quatre cordes : la mouche, le petit bourdon, la grosse mouche ou gros bourdon et la trompette qui, par son chevalet, ressemblait à la Trompette marine. Lorsque la vielle était accordée en sol, la trompette donnait le ré quarte au-dessous des chanterelles. Le petit bourdon était délaissé ; la mouche et le gros bourdon donnaient le sol octave et double octave grave des chanterelles. En l’accordant en ut, la trompette donnait l’ut à la quinte au-dessous des chanterelles du clavier. À une quarte plus bas, le petit bourdon donnait l’ut octave basse de la trompette, le gros bourdon le sol octave basse de la mouche, et la mouche donnait le sol. Michel Leclerc était un célèbre vielleur des rues, vers 1760. Il n’y eu primitivement que quatre cordes, dont deux s’appelaient les bourdons et s’accordaient à l’unisson ou à l’octave ; les deux autres faisaient fonction de monocordes. Les touches servaient à appuyer sur deux cordes à la fois ; ces deux cordes étaient à 1’unisson. La main droite faisait tourner la manivelle, et la gauche appuyait sur les touches qui portent les cordes vers la roue enduite de colophane. Les ouïes sont placées à l’extrémité inférieure de la table. La façon de donner le coup de poignet constitue la qualité de son ; il y avait des vielles en forme de guitare. Louvet, de Paris. fut un facteur renommé.
Dictionnaire des instruments de musique, Albert Jacquot 1886

La Vielle à Roue est aussi connue sous le nom de Ghironda en Italien et de Drehleier en Allemand


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