Verneuil (Maladie de)

La maladie de Verneuil est une maladie inflammatoire des glandes sudoripares apocrines qui se situent principalement dans les plis axillaires et inguinaux et la région périnéo-fessières. Elle est à l’origine de lésions chroniques suppuratives, fistulisantes, de l’unité annexielle glande sudorale apocrine-glande sébacée-follicule pileux. Elle débute souvent chez l’adulte jeune, avec une prédilection pour le sexe féminin et peut être familiale. Elle évolue par poussées pouvant être très invalidantes par le caractère purulent et nauséabond des lésions, l’évolution chronique et les importantes séquelles cicatricielles associant fibrose et rétraction. Cette évolution retentit lourdement sur la qualité de la vie, les relations avec autrui et l’activité professionnelle.
Le diagnostic est suspecté devant des nodules inflammatoires douloureux évoluant vers la fistulisation, de localisation évocatrice. Il existe souvent des comédons polypeux et des papulo-pustules associés, rappelant une acné nodulo-kystique ou conglobata, à laquelle la maladie de Verneuil peut être associée. Les lésions peuvent se compliquer de lymphangite ou d’érysipèle. Des fistules à l’urêtre et au rectum ont parfois été décrites et ne doivent pas être confondues avec une maladie de Crohn, avec laquelle il n’y a pas d’association privilégiée particulière.
Le primun movens des lésions n’est pas infectieux, et les antibiotiques n’ont d’efficacité que transitoire et sont réservés aux épisodes de surinfections ou en pré- et postopératoire. Toutefois, les cyclines ont parfois été proposées, pendant plusieurs mois, pour leur action anti-inflammatoire. Les rétinoïdes per os (isotrétinoïne) agissent surtout sur la glande sébacée, qui n’a pas une place majeure dans la maladie de Verneuil. Utilisés à la dose de 0,5 mg/kg par jour pendant quatre à six mois, ils n’apportent un bénéfice que dans des formes relativement modérées, très rétentionnelles ou dans des formes associées à une acné conglobata.
Les traitements anti-androgènes (acétate de cyprotérone, 50 à 100 mg/j) pendant vingt jours par mois, plus éthinyl-oestradiol) ont été proposés chez la femme avec succès dans des formes modérés ou en association avec le traitement chirurgical pour limiter les récidives. Le traitement chirurgical constitue la seule solution pour les formes graves ou résistantes au traitement médical. Le laser CO2 a été aussi proposé, mais il devra être utilisé de manière suffisamment profonde pour détruire les glandes apocrines atteintes.
Le traitement doit être associé à certaines règles de vie comme l’éviction de vêtements trop serrés, qui favorisent la macération, l’utilisation de savons antiseptiques pour la douche… Le rôle aggravant du tabac, par son action sur le chimiotactisme des polynucléaires, a été démontré dans la maladie de Verneuil et son arrêt doit être vivement préconisé à ces patients.
Docteur Marie Beylot-Barry, concours médical, 30/11/2002


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