Ventriloque

On appelle ainsi certains individus doués de la faculté de changer à volonté le son de leurs voix, et qui, simulant une conversation entre deux personnages, par l’emploi alternatif de leur voix naturelle et de cette voix factice produisent la plus singulière illusion. Un nommé Valentin, qu’on avait surnommé l’homme à la poupée, obtenait de grands succès à Paris, il y a une quarantaine d’années, en jouant des scènes avec une poupée qu’il tenait sur ses bras comme un petit enfant et avec qui il avait les conversations les plus burlesques. Ce nom de ventriloque vient de ce que la voix en question semble, lorsqu’on est auprès de celui qui en fait usage, sortir du ventre ou de l’estomac, et même s’articuler dans ces cavités. En réalité, l’art du ventriloque consiste à savoir modifier sa voix naturelle, de façon à en obtenir des variations dans le ton et dans les inflexions.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885

 

On nomme ainsi ceux qui ont l’art de modifier leur voix naturelle et de parler en remuant à peine les lèves. Tout porte à croire que les sybilles, les pythonisses et autres devineresses de l’antiquité n’étaient que d’habiles ventriloques. Toutefois, je ne vois, dans les temps modernes, aucune femme qui se soit distinguée en ce sens.
Parmi les ventriloques, dont le souvenir a été conservé, on peut citer un valet de chambre de François Ier, un sieur Constantin qu’Etienne Pasquier avait connu ; Coller, dit l’Esprit de Montmartre, ainsi nommé, écrit Tallemant des Réaux, parce qu’il habitait Montmartre, et « qu’à cause d’une petite voix qu’il faisait, il semblait que ce fut un esprit qui parlât de bien loin, en l’air ; « l’auteur de la Poupée parlante, qui fit courir tout Paris en 1784 ; le comédien Lécluse ; Borel et Fitz-James, tous deux propriétaires d’un café au Palais-Royal et qui excellèrent, sous le premier Empire, dans l’art stupide des mystifications.
On crut pendant longtemps que ces bateleurs parlaient du ventre, ce qui les a fait désigner sous une foule de noms plus barbares les uns que les autres : engastriloques, engastrimandres, engastrimythes, engastromandres, gastriloques, sibilots, etc.
Dictionnaire historique des arts, métiers et professions. Exercés depuis le 13 siècle. Alfred Franklin, E. Welter éditeur, 1906

 

Nom masculin
Nom donné à certaines personnes, objets d’un phénomène vocal qui semble faire provenir la voix d’une autre source que le larynx et la bouche. La voix du ventriloque paraît provenir d’un endroit éloigné et excite la surprise ou le rire. On l’obtient en tenant les lèvres seulement entr’ouvertes sans les remuer, et en rétrécissant aussi le conduit nasal. Dans l’effort réalisé pour obtenir cet effet, les cordes vocales inférieures prennent la forme d’un petit triangle et les muqueuses de la glotte se rabattent et étouffent le son.
Dictionnaire de musique, Michel Brenet, 1926


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