Syndrome de surmenage non spécifique, instruments à cordes

Surmenage musculo-squelettique des violonistes, altistes, violoncellistes, contrebassistes etc.s

Chaque instrument de musique comporte ses singularités dans sa forme et sa technique de jeu. Les musiciens ont également des morphologies très variées, des postures qui leur sont propres et des gestes tout aussi singuliers pour jouer. Les troubles liés aux pratiques vont être dépendants de ces paramètres ; le travail en flexion importante du coude va favoriser un syndrome de compression du nerf ulnaire au coude, le bras en suspension et en adduction va favoriser un surmenage de la coiffe des rotateurs ; une technique avec une trop forte supination de l’avant-bras droit va mettre en tension les muscles et tendons. Les violoniste, altiste, violoncelliste, contrebassiste et autres instruments à corde frottées portent souvent les stigmates de leur pratique.

Le syndrome de surmenage est chez le violoniste et plus largement chez les instrumentistes à cordes frottées une des affections les plus fréquentes. On distingue les syndromes de surmenage non spécifiques et les syndromes spécifiques, c’est-à-dire les tendinopathies.

Les syndromes de surmenage non spécifiques des instrumentistes à cordes frottées

Ils sont en relation avec les microtraumatismes liés à la pratique de l’instrument. Ce qui caractérise le syndrome de surmenage non spécifique, c’est une atteinte musculo-squelettique plus diffuse que dans le cas d’une tendinopathie ; la douleur est présente plus volontiers au niveau du muscle que de l’attache tendineuse. Cette douleur est parfois présente dans différentes zones anatomiques, et elle peut exister aussi de manière bilatérale. Selon l’intensité de l’affection, la douleur peut être associée à des difficultés de contrôle ou de vitesse, sans que l’on trouve réellement de signes objectifs à l’examen. Ce syndrome est le plus souvent chronique. C’est un trouble fonctionnel, mais pas un problème organique ; on ne retrouve pas non plus de symptômes inflammatoires comme dans une tendinopathie.
Sur le plan de la physiopathologie (histochimie), les mécanismes intimes ne sont pas connus précisément.  

Gestes répétitifs, mauvaise utilisation
L’expérience clinique et les études réalisées dans ce domaine permettent d’indiquer que les mouvements répétitifs complexes requis pour jouer des instruments à cordes frottées et les mouvements qui impliquent une charge statique et dynamique prolongée des structures musculo-squelettiques sont des facteurs favorisant ces troubles musculo-squelettiques liés aux pratiques musicales (Playing-related musculoskeletal disorders (PRMDs). Si le surmenage musculo-squelettique est fréquent chez le musicien, le malmenage, la mauvaise utilisation se rencontrent tout aussi fréquemment.
Les TMS (troubles musculo-squelettiques) chez les instrumentistes à cordes frottées risquent de survenir plus encore lorsque la posture est inadéquate sur le plan physiologique. Pour le violoniste ou l’altiste par exemple, une épaule gauche surélevée, une flexion latérale de la tête sur le côté gauche, une abduction et une rotation externe complète du bras gauche, une flexion trop importante du poignet gauche. Du côté droit, un affaissement de l’épaule droite et une rotation interne et une abduction du bras droit qui tient l’archet, avec le poignet en rotation sont également des facteurs de risque de TMS.

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Numéro spécial Cordes frottées N°78

Santé du violoncelliste, violoniste


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