Syndrome de loge chez une jeune danseuse

Faire le diagnostic de syndrome de loge d'effort

 

 

 

 

 

Comment se fait le diagnostic ?

Si ce syndrome est peu fréquent, il  est assurément mal ou trop tardivement diagnostiqué.
Le diagnostic repose sur l’expression clinique et le type de pratique artistique. L'examen physique est en général normal dans la phase de repos. Ce diagnostic pourra être confirmé si nécessaire par des examens complémentaires.
Certains examens permettent d’éliminer d’autres types de diagnostic : ténosynovite, fracture de fatigue, syndrome de compression nerveuse, particularité anatomique, périostite tibiale, affection veineuse ou artérielle. Il s’agira de recourir selon les hypothèses envisagées d’IRM, électro-myogramme, échographie au repos et dynamique.
• La confirmation si nécessaire peut être faite en mesurant les pressions musculaires lors d’une épreuve d’effort (mais il s'agit d'une méthode invasive).
• La spectroscopie proche de l'infrarouge permet de mesurer de manière continue et non invasive la saturation d'oxygène dans le tissu musculaire. Dans le syndrome de loge, cette saturation diminue pendant l'effort et revient plus lentement à la normale que chez le sujet normal.
• La scintigraphie avec des radio-traceurs est une piste prometteuse pour mettre indirectement en évidence le syndrome de loge.

Existe-t-il des facteurs de risque ?

Ce syndrome des loges survient plus volontiers chez des sujets jeunes, de moins de 30 ans.
Il survient pour des exercices qui impliquent une pratique répétitive, les impacts répétitifs au sol pour les danseurs par exemple.
La surutilisation, le surentrainement sont retrouvés généralement. Le type de technique et le style de pratique jouent également un rôle favorisant.
Certains médicaments, comme les stéroïdes anabolisants ou la créatine sont également des facteurs favorisants.

Quelles sont les pratiques artistiques touchées ?

Ce syndrome a été décrit pour les pratiques sportives, telles que la course. Ce syndrome est suspecté dans certaines douleurs dans le cadre des pratiques artistiques. Les pratiques intensives comportant des gestes répétés telles que chez le percussionniste, certaines pratiques circassiennes, la danse comportent un risque de syndrome de loge chronique.

Quel est le traitement d'un syndrome de loge ?

Les méthodes conservatoires
Elles sont toujours à privilégier. Le traitement repose sur une meilleure ergonomie du travail musculaire, des pauses, des soins de physiothérapie, massages, mobilisations, stretching, une modification de la technique, du geste.
• Les méthodes chirurgicales
Elles doivent faire l’objet d’un consensus dans le cadre de consultation pluridisciplinaire, et être mises en place dans la mesure où les méthodes conservatoires n’ont pas rencontré de succès, et dans le cas où le syndrome est une gêne majeure pour la pratique en question.
Le traitement chirurgical consiste en une aponévrotomie sur toute la hauteur de l’aponévrose ou pour certains en une aponévrectomie partielle.

Le syndrome des loges chez les artistes est relativement méconnu et vraisemblablement sous-diagnostiqué, notamment chez les musiciens (au niveau des avant-bras). Des études complémentaires mériteraient d'être menées afin de mieux identifier ce syndrome et de l'argumenter avec des examens complémentaires valides et si possible non invasifs.

Docteur Arcier André, président fondateur de Médecine des arts®
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