Subvention

C’est la part d’argent que donne le Gouvernement à des scènes privilégiées, pour les aider à marcher glorieusement dans la voie du progrès musical et dramatique. Les théâtres subventionnés à Paris sont : l’Académie impériale de musique, le théâtre de l’Opéra-Comique, le Théâtre-Lyrique ; le Théâtre-Italien, le Théâtre-Français et l’Odéon. Ce mot s’applique aussi aux Conservatoires de musique placés sous la surveillance du Gouvernement. Celui de Paris est entièrement subventionné par l’État ; ceux des départements le sont en partie par l’État et en partie par les administrations locales. En Italie, la subvention (dote) est plus ou moins forte selon le rang qu’occupent les cités dans l’ordre géographique, ou bien selon les circonstances qui président à l’ouverture des salles de théâtre. C’est la commune qui donne la dote et le Gouvernement qui fixe la somme. Comme nos centimes additionnels dans nos budgets des départements ou d’arrondissements, les subventions théâtrales sont proportionnelles aux produits du pays, à son commerce, à sa population. Le gouvernement ne refuse jamais son approbation aux demandes qu’on lui adresse à l’occasion des foires, qui sont les saisons les plus favorables aux entreprises de théâtre. Par l’attrait du plaisir, on fait naître la concurrence dans les affaires, et souvent la fortune publique se trouve liée à la renommée des artistes choisis par les entrepreneurs.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

On donne le nom de subventions à des subsides annuels que l’État, ou les municipalités, accordent à certains grands théâtres pour les encourager dans la voie du « grand art », les engager à ne pas céder aux suggestions du faux goût de la majorité du public et leur permettre de se maintenir dans un état de supériorité artistique vis-à-vis de leurs confrères réduits à leurs seules ressources. En France, les subventions des quatre grands théâtres de Paris (Opéra, Comédie-Française, Opéra-Comique, Odéon), inscrites au budget du ministère des Beaux-Arts, sont payées par l’État, qui encourage aussi de la sorte quelques entreprises de concerts symphoniques ; en province, ce sont les municipalités qui subventionnent leurs théâtres. En Prusse, en Autriche, en Russie, dans quelques États de l’Allemagne, ce sont les cassettes particulières des souverains qui soutiennent certains théâtres. En Italie, depuis la constitution du nouveau royaume, les anciennes subventions (dote) royales ont été supprimées, et ce sont les municipalités seules qui viennent au secours des théâtres auxquels elles s’intéressent. En Angleterre, les subventions sont, je crois, inconnues.

Voici, en ce qui concerne la capitale, le chiffre des subventions accordées en France par l’État :

  • Opéra : 800,000 fr
  • Comédie-Française : 240,00
  • Opéra-Comique : 300,000
  • Odéon : 100,000
  • Concerts populaires (Pasdeloup) 20,000
  • Association artistique (Colonne) 10,000
  • Nouveaux-Concerts (Lamoureux) 10,000
  • Total : 1,480,000

Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885

 

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