Spectacles de Gala

Représentations extraordinaires, spectacles somptueux donnés par l’ordre d’un souverain soit pour célébrer sa fête, l’anniversaire de sa naissance ou ceux d’un membre de sa famille, soit en l’honneur d’un monarque étranger, ou d’un ambassadeur, d’un personnage important dont il a reçu la visite. Un critique d’art, Adrien de la Fage, a donné cette description d’un spectacle de gala auquel il avait assisté naguère à Naples, dans la magnifique salle du théâtre San Carlo, l’un des plus justement fameux de l’Italie : Il y a, dit-il, gala et grand gala. Le jour d’un grand gala, le théâtre de San Carlo, l’un des plus beaux et des plus vastes de l’Europe, est éclairé par des milliers de bougies ; toute la famille royale est présente et occupe une vaste loge qui laisse apercevoir non seulement chacun de ses membres, mais encore tous les grands officiers de la cour, debout derrière eux, et se perdant en échelons dans le fond loge ; les plus belles toilettes resplendissant dans les sept rangs des loges, portés en quelque sorte par l’immense cordon de spectateurs non assis qui ceint le parterre et occupe, en avant du mur circulaire, les places de ce que nous nommons les baignoires ; les banquettes des files les plus apparentes sont occupés par le corps des officiers de tous les régiments présents à Naples, revêtus de leur grand uniforme. Vu de la scène, l’aspect de la salle, ainsi ornée de décorations vivantes, a vraiment quelque chose de magique. Il faut remarquer que l’effet des grandes représentations, dans nos théâtres, ne saurait en donner une juste idée en raison de la différence de construction. Disposées en amphithéâtres et coupées par des lignes non interrompues de galeries, nos salles offrent un coup d’œil mieux gradué, mieux ménagé, plus nuancé ; mais elles n’ont pas cet aspect éblouissant que présente, aux jours de grand gala, le théâtre San Carlo, dont les rangs de loges, disposés perpendiculairement et séparés par une multitude de lustres, ressemblent à une muraille de feu et de pierres précieuses, au milieu de laquelle on apercevrait, par places et un peu en arrière, d’innombrables vitraux enrichis des peintures les plus variées et les plus magnifiques.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


 

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