Saturnales

Le culte de Saturne ne fut jamais très populaire en Grèce. A Rome, au contraire, la vénération était profonde pour ce dieu, et les fêtes qui lui étaient consacrées, les saturnales, se célébraient avec l’éclat le plus brillant. Pendant leur durée, tout respirait la joie, le plaisir, l’enivrement ; les tribunaux chômaient, les écoles étaient fermées, la vie active, en ce qui concerne le travail, était comme suspendue ; il était interdit d’entreprendre aucune guerre, d’exécuter les criminels, et l’on ne pouvait exercer d’autre art que celui de la cuisine. Les amis s’adressaient des présents, s’offraient des festins ; les hommes libres quittaient momentanément la toge pour un vêtement plus négligé, tandis que les esclaves, prenant leur part de la joie publique, étaient exemptés de leurs travaux ordinaires, revêtaient les costumes de leurs maîtres, avaient la liberté de plaisanter avec eux et même le privilège de se faire servir par eux. Enfin, on voyait des prisonniers recevoir la liberté, et consacrer leurs fers à Saturne. En réalité, les saturnales, les fêtes pleines de licence et d’excès, avaient les plus grands rapports avec le carnaval moderne. Elles se célébraient d’abord le 14 des calendes de janvier, c’est-à-dire le 17 du mois de décembre, consacré au dieu ; plus tard elles durèrent trois jours, les 17, 18 et 19 décembre, et plus tard encore elles durèrent toute une semaine, qui commençait toujours le 17 décembre.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


 

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