Samba

Il existe un quasi consensus entre les spécialistes pour attribuer l’origine du mot samba au dédoublement ou à l’évolution du vocable "semba", qui signifie nombril en quimbundo (langage de l’Angola). La plupart de ces auteurs mettent en avant la danse, forme qui aurait précédé la musique.
De fait, le terme "semba" – connu également sous le terme umbigada ou batuque – désignait un type de danse en ronde pratiqué à Luanda (Angola) et dans diverses régions du Brésil, principalement à Bahia. Du centre d’un cercle et au son [des frappements] de mains, peau et objets de percussion, le danseur soliste, en déhanchements et tournoiements, donnait un coup de nombril à un autre danseur afin de le convier à danser, se substituant alors à lui. Le mot samba à proprement parler était déjà employé à la fin du XIXème siècle, donnant un nom au rituel des esclaves noirs et affranchis.
Ainsi disait Henrique Alves :
« Dans les premiers temps de l’esclavage, la danse profane des esclaves noirs était une reproduction exacte du batuque africain primitif, décrit par les voyageurs et ethnographes. D’une antique description de Debret, nous comprenons qu’à Rio de Janeiro, les noirs dansaient en cercle, faisant des pantomimes et battant le rythme avec ce qu’ils trouvaient : paumes de mains, des bouts de fer, des fragments de vaisselle, etc. "Batuque" ou "Samba" furent deux termes généralisés pour désigner la danse profane des noirs du Brésil. »
Il existe cependant des hypothèses différentes, qui privilégient d’autres versions étymologiques : l’auteur de São Ismael do Estáçio mentionne la possibilité que sa terminologie soit dérivée du mot muçumba, une sorte de hochet. Mário de Andrade signale d’autres origines possibles pour le terme et la danse. Selon lui, il pourrait bien provenir de zamba, un type de danse rencontrée en Espagne durant le XVIème siècle, tout en mentionnant le fait que zambo (ou zamba) signifie le mélange de l’indien et du noir.
La thèse défendue par Teodore Sampaio selon laquelle le mot samba pourrait être issue de termes comme çama ou çamba signifiant corde (ou la danse de la corde) et que cela pourrait être un rythme jumeau du samba brésilien est totalement réfutée par Henrique Alves, "étant donné la faible proportion des influences indigènes au sein de la musique et de la danse, dont les caractéristiques sont éminemment africaines". Selon Mário de Andrade, le terme samba a vécu une véritable période d’"ostracisme" au début du [XXème] siècle, connaissant des variantes chorégraphiques cultivées par des "blancs ruraux" (le côco), pour ensuite être ressuscité avec vigueur par les amateurs de maxixe.
Meloche Eric


 

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