Roussalka (La)

Drame lyrique en deux actes, paroles de M. Bogros, d’après un poème russe de Pouschkine, musique de Mme la baronne de Maistre. Cette œuvre, dont la donnée est poétique et la musique charmante, va être incessamment représentée.
D’ailleurs plusieurs morceaux ont été déjà chantés par nos principaux artistes dans plusieurs auditions ; c’est ce qui nous engage à lui donner placer ici. La scène se passe en Russie, où la légende des Roussalkas sont des willis ou des ondines vengeresses de l’amour trompé. Voici le scénario du drame. Au premier acte, on assiste aux apprêts d’une noce près d’un moulin. Iwan est fiancé à Catherine, tout respire la joie. Catherine seule est triste et rêveuse. Elle demande un moment d’entretien à Iwan. La noce entre au moulin. Restée seule avec son fiancé, la pauvre fille lui avoue qu’elle a trahi la fois qu’elle lui avait jurée ; qu’elle ne l’aime plus. Iwan est au désespoir, et la quitte. Catherine est aimée d’un jeune seigneur nommé Léo. Elle l’attend ; mais, au lieu du bien-aimé, c’est un page qui arrive et lui remet une lettre. A peine en a-t-elle achevé la lecture qu’elle pousse un cri et s’évanouit. Le page remet sur une table une bourse d’or et se retire. Goswin a entendu le cri de sa fille ; il accourt, suivi de tous les invités. Il trouve l’or sur la table ; il maudit Catherine, qui devient folle de désespoir, et court se jeter dans l’étang. Les Roussalkas accueillent cette nouvelle victime par des chants sympathiques. Ainsi finit le premier acte. Le deuxième nous transporte dans le palais du prince Leo Olger, au milieu d’une orgie des seigneurs, ses amis. Leo est livré à des remords, et, malgré les plaisanteries de ses camarades, il croit entendre la voix Catherine et il en est troublé. On part pour la chasse. Dans un deuxième tableau, on est près du moulin ; Leo croit voir celle qui a séduite ; c’est son apparition qu’il prend peu à peu pour sa personne même. Il y a là une scène très poétique, un peu fantastique, mais d’un bel effet au théâtre. Il est attiré par les chants de la Roussalka ; plus il s’approche d’elle, plus elle s’éloigne. Il avance toujours les mains tendues vers elle ; il entre dans les roseaux et disparaît dans l’eau profonde où il trouve la mort.

La musique exprime avec bonheur ces diverses situations. Dans le premier acte, nous signalerons des chants gracieux et pleins d’entrain ; la ballade : Sur cette rive déserte ; la romance de Catherine : Dans cette chaumière obscure, et le duo d’Iwan et de sa fiancée : Quand je vous quitte sans courage. Dans le deuxième acte, le chœur de l’orgie, l’air d’Olger : Quelle force inconnue en ces lieux me ramène, la scène de la séduction et le chœur final des Roussalkas :
Vengeance, et qu’ainsi gémissent
Les cœurs cruels !

Cet opéra offre un mélange de réalité et de fantastique qui, au premier abord, semblait en rendre le sujet difficile au théâtre ; mais les scènes sont bien conduits, l’intérêt est soutenu, les airs et les chœurs ont de la couleur et sont en parfaite harmonie avec le poème. Nous tirons volontiers l’horoscope d’un succès.


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