Roulade

nom féminin

Passage d’un intervalle à l’autre par une gamme diatonique ou chromatique, ou même quelquefois par degrés disjoints. La roulade s’emploie dans la mélodie instrumentale ou vocale, soit dans le rythme mesuré, soit entre deux points d’orgue, selon les exigences du discours musical et le caractère de la modulation.
Dictionnaire de musique, Soullier, 1880

 

C’est le nom vulgaire donné en musique à ces traits rapides imités de la musique instrumentale, et qu’on place ordinairement dans les points d’orgue pour faire briller le talent du chanteur, ou dans toute autre circonstance, pour donner plus de grâce à la mélodie ou plus de force à l’expression. Les Italiens sont prodigues de cet ornement de la musique vocale. Il est vrai que la langue italienne est remplie de syllabes sonores sur lesquelles on peut prolonger la voix. En français nous n’avons que les o, les é et les a sur lesquels on puisse convenablement placer un trait de chant, et comme ces voyelles ne se présentent pas assez fréquemment dans notre versification lyrique, on est souvent obligé de passer plusieurs, notes sur des i, des u, et même des e muets, ce qui est fort disgracieux. La roulade n’est pas toujours déplacée dans une situation triste et pathétique, surtout lorsque la chanteuse réunit la force à l’agilité. Il y a telles scènes dans lesquelles elle donne à certains passages une expression d’énergie qu’on n’aurait certainement pas obtenue avec une mélodie simple. Et cela se conçoit ; lorsqu’une âme est trop affectée, elle ne trouve plus de paroles et ne peut s’exprimer que par des interjections.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Dans l’art du chant, on donne le nom de roulade au passage rapide de plusieurs notes sur une même syllabe. La roulade est surtout de mise dans le style orné, et, en ce qui concerne le chant scénique, se trouve particulièrement à sa place dans l’opéra bouffe ou de demi-caractère. Il y aurait erreur, pourtant, à croire que la roulade est incompatible avec le style purement dramatique, et les situations fortes ; Bellini, et après lui M. Verdi, ont prouvé victorieusement le contraire, et quelle que soit l’opinion qu’on ait de ces deux grands artistes, on ne saurait nier leur incontestable sentiment dramatique. Certains airs, écrits entièrement dans le style orné, reçoivent le nom d’airs à roulades ; tel est celui de la reine : O beau pays de la Touraine ! au second acte des Huguenots, et aussi celui d’Isabelle au second acte du Pré aux Clercs.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885.


 

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