Romance

Composition musicale à couplets, pour une ou deux voix avec accompagnement (piano ou orchestre). Née à la fin du XVIIIème siècle et utilisée dans l’opéra français. La romance instrumentale (sans paroles) a été inaugurée par Dittersdorf et Beethoven.

 

nom féminin
Nom que l’on donne en général à tous ces petits poèmes mis en musique, qui, pour la plupart comme la rose, même avec sa fraîcheur et son parfum, naissent et meurent en un matin. Une romance doit avoir au moins trois couplets, quelquefois quatre au plus, mais rarement davantage. Le caractère de ses paroles, comme celui de sa mélodie, doit être simple, naïf, mélancolique et tendre. Sur mille romances qui se publient de nos jours, une à peine mérite d’être conservée en recueil et de reparaître sur les pupitres ; c’est parce qu’elles ne sont le plus ordinairement qu’une répétition banale de celles déjà connues et depuis longtemps oubliées. La Romance de Joseph en Egypte de Méhul est citée comme un des meilleurs modèles du genre.
Dictionnaire de musique, Soullier, 1880.

 

Des milliers, des myriades de pièces de ce genre ont été fabriquées et livrées à l’appétit glouton des amateurs. Une romance, que la mode porta sur son aile légère, a commencé la réputation de Boïeldieu ; et qui n’a senti son coeur palpiter en écoutant, en chantant les jolies romances : S’il est vrai que d’être deux ; Bouton de rose, de Pradher ; Je t’aime tant, de Garat ; Te bien aimer, ô ma chère Zélie, de Plantade ; Un jeune Troubadour, de Dalvimare ; Charmant ruisseau, de Domnich ; Partant pour la Syrie, de la reine Hortense ; La Suissesse au bord du lac, de Goulé ; Fleuve du Tage, de Pollet ; et de nos jours, on peut citer quelques charmantes compositions de ce genre, de MIlc Loïsa Puget, et de MM. Th. Labarre, Grisar, Masini, Clapisson, Monpou, Henrion, F. Bérat. Le nom de romance est bien ancien en France ; on l’avait abandonné pendant un siècle. On appelait brunettes les chansons rimées sur un sujet plein de tendresse et de sentiment. Dans les anciens recueils de Ballard, du temps de Louis X1I1 et de Louis XIV, toutes les romances portent le nom de brunettes. Les romances, les brunettes destinées aux amateurs de haut parage, étaient désignées sous le titre airs de cour ; les chansons prenaient celui de voix de ville, dont on a fait plus tard vaudeville.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

Nous n’avons à parler ici de la romance qu’en tant que faisant partie d’une œuvre lyrique. On sait ce que c’est : une sorte de petit poème en deux ou trois couplets, d’un caractère doux ou passionné, tendre ou mélancolique. Son style, tant poétique que musical, doit briller surtout par la clarté, la simplicité et l’émotion. « Une romance bien faite, a dit Castil-Blaze, n’ayant rien de saillant, n’affecte pas d’abord ; mais chaque couplet ajoute quelque chose à l’effet des précédents l’intérêt augmente insensiblement, et quelquefois on se trouve attendri jusqu’aux larmes sans pouvoir dire où est le charme qui a produit cet effet. » Une des plus admirables romances qui soient au théâtre, et du sentiment le plus pénétrant, est celle d’Isabelle au premier acte du Pré aux Clercs.
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885


 

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