Résilience

Comme ce qu’il exprime, résilience est un mot à ressort. Son origine latine est très claire : resilire, qui a produit notre verbe résilier, est un composé du latin salire "sauter", re-indiquant un mouvement vers l’arrière. D’où le sens pris par le verbe latin en droit au Moyen Âge : "se rétracter, se dégager en se libérant d’un contrat." Cependant, le participe de ce verbe resiliens est absorbé au XVIIe siècle par la langue anglaise, qui retient du "saut" l’idée de réaction après un choc. La notion de résilience, dans la langue de Shakespeare, passe du rebond à un indice de la résistance au choc, dont la définition technique fait appel à une énergie cinétique cause de rupture, dans son rapport à la surface. Quand ce terme passe en français, au début du XXe siècle, résilience peut rimer avec résistance, bien que sauter. Quand ce terme passe en français, au début du XXe siècle, résilience peut rimer avec résistance, bien que sauter (salire) n’ait rien à voir avec se tenir droit (stare). A l’opposé de la résiliation, "qui abandonne", la résilience célébrée en psychologie par Boris Cyrulnik est un dynamisme, une aptitude heureuse. Il s’agit, après les coups et les chocs affectifs, de surmonter, réagir, rebondir. la résilience, réaction vitale, lorsqu’elle ne concerne plus les métaux, mais les êtres vivants, évoque une sorte d’immunologie psychique.
Alain Rey, dans la revue de l’Ordre des médecins, 7 septembre 2006


 

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