Repos

Repos au théâtre

Du latin pausa

Interruption dans le débit. Il y a des rôles ou des passages de rôles hors nature, que l’on ne pourrait pas jouer si l’on ne disposait ou si l’on ne classait pas d’avance des repos ; nous disons hors nature, parce que les événements que ces rôles représentent, quoique réels, ne sont pas arrivés dans l’espace de deux ou trois heures, que dure ordinairement une pièce de théâtre. Ne point distinguer les sens par des intervalles suffisants, et s’arrêter pour reprendre haleine quand l’esprit de l’auditeur est en suspens, sont les moyens de rendre inintelligibles les discours les plus clairs. La règle du repos est une des plus inconnues : les comédiens pêchent souvent par là ; il semble qu’ils prennent à tâche de s’arrêter à chaque fin de vers, ce qui reproduit toujours à l’oreille une ressemblance choquante. L’harmonie du débit dépend du repos ou de la respiration à propos. Un très grand avantage qu’on rire du repos que l’on prend en récitant, c’est de trouver des inflexions vraies, c’est de se pénétrer davantage : en allant vite on ne peut point penser à ce qu’on va dire, donc on ne peut pas le dire bien ; en prenant des repos, vous captivez facilement l’attention du spectateur. Talma excellait dans l’art de prendre ses repos.

Dictionnaire de l’art dramatique A l’usage des artistes et des gens du monde Ch. De Bussy Paris, Achille Faure, 1866

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