Répertoire et jeu du violon. Chapitre 7

Période romantique, évolution de la technique

La technique du violon évolue avec le grand répertoire ; les grands compositeurs étant attirés par les concertos, les double-concertos avec orchestre symphonique, les sonates avec piano et bien sûr les formations de chambre.

  • En Allemagne, nous trouvons Beethoven, Mendelssohn, Brahms...
  • En Autriche, le grand violoniste Fritz Kreisler…
  • En Russie, Tchaikovski et le violoniste, Wieniawski (Polonais)
  • En Hongrie, les violonistes Joachim, Auer.  
    On peut dire qu’Auer a créé l’une des plus grandes écoles du violon moderne de tous les temps : l’Ecole Russe.
    Elle permet d’étudier très précisément la nature de la production du son à travers les aspects des différents paramètres très physiques :
    • Le placement «naturel» de l’instrument afin de l’amener à l’unité avec le corps du violoniste
    • Les rapports poids - vitesse de l’archet, l’angle d’attaque de l’archet par rapport à la corde et l’endroit sur la corde.
      En accédant à une liberté totale de ses mouvements, le violoniste parvient à trouver une extraordinaire palette de sons et de coups d’archets.
      Cette méthode consiste à faire « chanter » le violon, à produire un chant, même dans les passages les plus virtuoses, amenant la perfection technique au service de l’expression musicale.
  • En Belgique, les violonistes Beriot, Vieuxtemps, Ysaÿe...
    En composant ses Sonates pour violon seul, Ysaÿe rend un hommage aux Partitas et Sonates pour violon de J.S Bach. Elles sont une sorte d’équivalent moderne où il assoit la base de la polyphonie, ainsi que la technique de l’accord, de l’arpège (cf lexique), des doubles, triples et quadruples-cordes, rendant possible 2 à 6 sons simultanés ; tout cela mis au service d’une pensée musicale libre.
  • En France, Saint-Saens, Lalo, Faure...

La période romantique aura été extrêmement féconde pour le violon qui devient l’instrument de soliste par excellence.

Avec le début du 20ème siècle, nous trouvons en France un répertoire remarquable offert par des compositeurs tels que,
Debussy, Ravel, Honegger, Poulenc...

  • En Autriche, avec l’Ecole de Vienne, Schoenberg, Berg, Webern et l’écriture dodécaphonique (cf lexique), la technique change. La virtuosité s’oriente vers des intervalles (cf lexique) poussés à l’extrême comme des septièmes et neuvièmes.
    Les déplacements s’accentuent et les modes d’écriture et de notations évoluent. On pousse les dynamiques jusqu’au pianissimo, étirées avec d’infimes crescendi, ou sur de longues tenues de sons harmoniques fragiles.
    Schoenberg avouait en parlant de son Concerto pour violon op.36 qu’il faudrait un violoniste à six doigts….
  • En Russie avec Prokofiev, Stravinsky, Chostakovitch.
  • En Europe Centrale avec Bartok et le violoniste, Flesch (Hongrois).
    Flesch a une importance toute aussi cruciale qu’Auer, contribuant sans le surestimer au progrès de l’art du violon moderne.
    Bartok et Symanovski (Polonais) nous emmènent vers le folklore en s’inspirant, d’un point de vue mélodique, du mélos hongrois qu’ils transfigurent à l’aide du chromatisme et de l’harmonie modale utilisant l’asymétrie rythmique.
    Des superpositions rythmiques montrent une polyphonie issue de l’écriture pianistique difficile à réaliser techniquement.
    Divers pizzicati assimilés à des éléments percussifs sont développés tant dans la musique de Bartok que dans celles de Prokofiev et Stravinsky.
    Bartok recommande un placement précis des doigts dans les progressions pour corriger le manque de rigueur des légers « ports de voix » et des glissements irréguliers auxquels les violonistes avaient recours.
Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer