Quatuor

Nom masculin.

1. composition musicale pour quatre voix ou quatre instruments.
2. Ensemble de quatre exécutants (chanteurs ou instrumentistes).
Dictionnaire d’instrumentation et d’orchestration, P. Rougnon, 1935

 

Le quatuor est l’une des fractions de l’orchestre et la plus essentielle, car il en forme la base et l’échafaudage principal, celui qui supporte tout l’édifice instrumental. Il comprend la masse des instruments à archet : les premiers violons, seconds violons, altos et basses (avec les contrebasses).
Dictionnaire pittoresque et historique du théâtre d‘Arthur Pougin, 1885 

 

Mot latin qui signifie quatre. C’est le nom que l’on donne à tout morceau de musique, vocale ou instrumentale, composé de quatre parties. Les meilleurs quatuors sont ceux dont toutes les parties sont concertantes et ne ressemblent point (les trois dernières du moins, car la première est toujours chantante) à du remplissage ou à de simples accompagnements.
Le quatuor vocal dramatique est le plus ordinairement accompagné par l’orchestre ; mais le quatuor instrumental est toujours exécuté par les seuls instruments pour lesquels il a été composé, à moins qu’il ne prenne le nom de symphonie concertante, ce qui modifie entièrement ses allures et son caractère.
Dictionnaire de musique, C. Soullier, 1880

 

Il y avait autrefois des concerts de violes, comme de concerts de flûtes. Lorsque les violes, petites et grandes furent définitivement remplacées par les instruments à archet de différentes tailles, il se créa un genre d’œuvres musicales que peuvent rappeler les concerts de violes, en ce sens que le plus souvent elles sont exclusivement exécutées par les instruments à archet. Ces œuvres sont connues sous le nom de quatuors, et la liste en est déjà longue. Haydn peut être regardé comme le créateur du quatuor instrumental Après lui, Mozart et Beethoven ont continué son œuvre et l’ont poussée à un point de perfection qui ne laisse rien à désirer. Les quatuors de ces trois admirables génies ont, dès le premier jour, fait le ravissement de quiconque avait une oreille musicale. Non seulement la plupart de nos grands artistes aujourd’hui les jouent avec une habileté incomparable et une conviction éloquente, mais encore il n’est guère de simples amateurs qui ne professent un véritable culte pour cette délicieuse musique, où l’on trouve tous les accents, tous les sentiments, toutes les émotions. Les quatuors de chambre pour instruments à cordes, qui sont du reste de beaucoup les plus nombreux, sont écrits le plus ordinairement pour deux violons, alto et violoncelle, et contiennent en général un allegro, un andante ou adagio, un scherzo ou menuet, et un finale. Le quatuor d’orchestre désigne l’ensemble des instruments à cordes, violons, altos, violoncelles et contrebasse par opposition aux instruments à vent. On donne aussi tout naturellement le nom de quatuor à un morceau de musique écrit pour quatre voix. Le quatuor vocal est relativement moderne. On n’en trouve dans les opéras qu’à partir de la fin du dix-huitième siècle. Il est assez étrange que des compositeurs de génie, comme Gluck par exemple, n’aient pas eu l’idée de créer des scènes lyriques à quatre personnages. Il est vrai que depuis, soit dans des opéras, soit dans des opéras-comiques, on a eu des chef-d’œuvres en ce genre, sur les scènes allemande, italienne et française.
La musique, Colomb Casimir, 1878

 

Morceau de musique vocale ou instrumentale composé pour quatre parties. Dans son acception la plus étendue, ce mot s’applique à toute espèce de musique écrite pour quatre voix ou pour quatre instruments, quelle que soit d’ailleurs l’importance relative de chacune des parties. Mais, dans un sens plus restreint et plus particulièrement usité, il ne s’applique qu’aux compositions dont toutes les parties sont concertantes ou obligés. C’est dans ce sens que J.-J. Rousseau, dont au reste les connaissances musicales étaient incomplètes et fort erronées, dit qu’il n’existe point de vrais quatuors, ou qu’ils ne valent rien. Cette assertion, trop absolue pour être juste, prouve tout au plus que le célèbre philosophe a voulu jouer sur le mot, ou que la portée de ses vues en musique ne s’étendait pas au-delà du cercle, rétréci qui servait alors de limite à l’art musical.
Le quatuor concertant, lorsqu’il est écrit pour des voix, peut être accompagné par l’orchestre. Quant au quatuor instrumental, il est ordinairement exécuté par les seuls instruments pour lesquels il a été écrit. Cependant il peut être également accompagné par l’orchestre, et s’il est conçu dans des proportions instrumentales brillantes, le morceau prend le nom de symphonie concertante. Il n’y a pas longtemps que les quatuors et autres morceaux d’ensemble sont usités en France. Les opéras de Gluck ne présentent même, à l’exception des chœurs, que du récitatif, des airs, quelques duos, et presque jamais des trios et des morceaux d’ensemble. C’est encore à l’Italie que nous devons l’introduction de cette partie si intéressante de l’art. Le premier trio qui parut fut entendu dans un opéra bouffon, composé par Logroscino et exécuté en 1750. Le succès n’eut rien de bien remarquable, mais la route était indiquée ; une nouvelle carrière s’ouvrait au génie, et depuis Piccinni jusqu’à Paisiello et Mozart, les progrès lurent immenses. On se souvient encore de l’enthousiasme qu’excita le fameux septuor du Roi Théodore de Paisiello, et les quatuors, sextuors et finales des différents opéras de Mozart. Spontini et Weber montrent à quel point il est possible de répandre du charme et de l’intérêt sur les scènes lyriques à plusieurs personnages. L’illustre Haydn, qu’on a si justement surnommé le père de la symphonie, peut à aussi juste titre être regardé comme le créateur du quatuor instrumental. Après lui Mozart, Beethoven, Mendelssohn, ont dignement continué l’œuvre qu’il avait commencée, et porté ce genre de musique à un point de perfection qui ne laisse rien à désirer.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872


s. m.
C’est le nom qu’on donne aux morceaux de musique vocale ou instrumentale qui sont à quatre parties récitantes. (Voyez Partie.) Il n’y a point de vrais quatuor, ou ils ne valent rien. Il faut que dans un bon quatuor les parties soient presque toujours alternatives, parce que dans tout accord il n’y a que deux parties tout au plus qui fassent chant et que l’oreille puisse distinguer à la fois ; les deux autres ne sont qu’un pur remplissage, et l’on ne doit point mettre de remplissage dans un quatuor.
Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau, 1767


 

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