Psyché

Psyché, Opéra en quatre actes

Opéra en quatre actes, paroles de MM. Jules Barbier et Michel Carré, musique de M. Ambroise Thomas, représenté à l’Opéra-Comique en mai 1878. Cette nouvelle partition d’un ouvrage représenté déjà en 1857 atteste assez la prédilection du compositeur pour ce sujet, qu’il a traité d’ailleurs avec beaucoup de goût, de talent et d’habileté. Les morceaux que j’ai signalés dans ma première notice sont encore ceux que le public a applaudis de préférence. Pourquoi cet opéra ne peut-il, malgré son mérite, se maintenir au répertoire ? Cela tient, je crois, au genre hybride auquel il appartient. Malgré les obstacles qu’oppose au succès des œuvres sérieuses le goût régnant des opérettes, il se trouve encore un public délicat et fier qui ne s’est pas laissé entraîner par ces flots impurs et qui aime à passer quelques heures dans une région idéale. Mais il ne lui plaît pas d’être ramené brusquement sur la terre, même par Mercure, surtout par celui qui chante ces couplets à Eros :

Simple mortelle ou déesse,
Une femme ne confesse
Jamais les ans révolus ;
Et les enfants de votre âge
Sont un fâcheux témoignage
De quelques printemps de plus !
Vénus, comme une bergère,
Y fait un peu de façon
Et la reine de Cythère
En secret se désespère
D’avoir un si grand garçon !
Même aux yeux les plus candides,
Les fils tiennent lieu de rides
Que ne peut cacher le fard ;
Hébé, voici bien le pire,
N’a pu s’empêcher de rire
En lui versant le nectar !
La crainte d’être grand’mère
Donne à Vénus e frisson !
Et la reine de Cythère
En secret se désespère
D’avoir un si grand garçon !

C’est du Desmoutiers écrivant ses lettres à la belle Emilie ; mais ce langage familier détonne sur le fond du poétique tableau hellénique. Ceux qui y applaudissent voudraient que la pièce fût relevée par plus d’une facétie de ce genre ; mais le sujet ne le comportait pas et l’effet serait, à mon avis, plus décisif si l’opéra de Psyché, débarrassé de ces concessions au vulgaire, se tenait toujours à la hauteur du mythe ingénieux et touchant qui a traversé les âges sans rien perdre de sa grâce mystérieuse. La nouvelle distribution a été celle-ci : Psyché, Mlle Heilbron, Eros, Mme Engally ; Mercure, Morlet ; le berger Hylas, Chenevrière ; le roi, Bacquié ; Bérénice Mme Irma Marié ; Daphné, Mlle Donadio-Fodor.
Dictionnaire des Opéras. Dictionnaire Lyrique. Félix Clément, 1881


Médecine des Arts®    
715 chemin du quart 82000 F-Montauban
Tél. 05 63 20 08 09 Fax. 05 63 91 28 11
E-mail : mda@medecine-des-arts.com
site web : www.medecine-des-arts.com

Imprimer

Association

Faire un don
Adhérer

Formation Médecine des arts-musique

Cursus Médecine des arts-musique