Prosodie

En phonétique, ensemble des variations de fréquence, d’intensité et de durée qui, pour une langue donnée, jouent un rôle au niveau de l’intonation, de l’accent et du rythme.

 

du grec pros, outre et ôdè, chant.
Antiquité grecque : Chant pour accompagner la lyre. Synonyme de Prosode. Accent prosodique.
Musique :
La prosodie musicale consiste à appliquer des paroles à la musique et de la musique au paroles. Elle a pour base ce fait très simple : les mesures contiennent des sons forts, accentués et des sons faibles, par le retour périodique régulier desquels elles se font sentir ; les mots renferment des syllabes fortes et des syllabes faibles. Evidemment, dans la fusion ou juxtaposition de ces éléments, il faut qu’aux notes fortes correspondent des syllabes fortes, aux notes faibles des syllabes muettes.

Voici les principales conditions à observer pour obtenir une prosodie musicale correcte :

  •   1. au point de vue de la prosodie, sont fortes, accentuées, la première note de chaque mesure, la première note de chaque fraction de temps ;
  •   2. il faut faire tomber, surtout sur la première notes des mesures et des temps, les syllabes fortes, accentuées ;
  •   3. il faut faite coïncider les syllabes muettes, brèves, avec les notes des temps faibles et les parties faibles des temps ;
  •   4. Une syllabe faible peut tomber sur un temps fort, sur une note métriquement forte, si l’on donne à l’avant-dernière syllabe une plus grande valeur ou plusieurs notes. Ex :
  •   5. une syllabe forte peut tomber sur une note faible, si l’on prolonge cette syllabe en lui donnant plusieurs notes. Ex :
  • Dans ce dernier exemple, la syllabe tes du mots fillettes tombe sur une note forte, qui se trouve affaiblie par la grande valeur qui la précède. Les syllabes bien, paix, coeur, quoique fortes, peuvent tomber sur des notes faibles ; elles ont reçu plusieurs notes chacune ;
  •   6. il faut que la dernière note d’une rythme, d’une pensée musicale tombe sur la dernière syllabe d’un vers, d’une proposition grammaticale et non sur la première syllabe du vers suivant, et vice versa ;
  •   7. il faut éviter que la première syllabe d’un mot ne tombe sur la dernière note, la finale d’une incise et vice versa. Bien des équivoques seront évitées par l’observation de ces deux dernières règles ;
  •   8. il faut que les repos des rythmes et des incises coïncident avec les repos résultant du sens grammatical des vers, des mots ;
  •   9. enfin, il faut qu’il y ait concordance entre les pieds ou schémas métriques et la forme de la mesure : aux pieds métriques bissyllabiques, il faut, de préférence, des mesures et temps ternaires, etc.

Au point de vue de l’accentuation, les mots français se divisent en quatre catégories :

  •   1. Sont forts, accentués, les monosyllabes : Dieu, roi, lui, seul ; les pronoms le, la, les, etc.
  •   2. Est forte la dernière syllabe des mots bissyllabiques à rimes masculines : rapport, bijou, papa, chanter, jouer, etc.
  •   3. Est forte, l’avant-dernière syllabe des mots à rimes féminines : arbre, table, fameuse, exquise, écoute, etc.
  •   4. Est forte l’antepénultième, celle qui précède l’avant-dernière syllabe, dans les mots à rimes masculines contenant trois, quatre, cinq, six ou sept syllabes : partisan, adroitement, blasphémateur, félicitations, etc.

Encyclopédie Larousse, 1900

 

La voix de l’homme est naturellement une succession de notes ou degrés musicaux, lors même qu’il parle ou émet sa pensée. C’est la plus grande preuve de la présence d’une âme qui donne ses passions à la matière. Il est impossible, si la première langue parlée par l’homme fut l’hébraïque, qu’Adam, dans cet idiome, ait manifesté son admiration pour Eve, sans accentuer vivement sa parole, sans l’animer de longues et de brèves, tantôt plus lentes, tantôt plus rapides, enfin sans la chanter en quelque sorte. La musique fut depuis une extension de cette prosodie naturelle. Elle se sert même quelquefois du verbe prosodier pour exprimer les diverses mesures et rhythmes de son chant. Toutefois la musique, par son art, perfectionna et fixa, depuis, la prosodie innée dans chaque idiome. Les vers et la musique sont le dépôt conservateur de la prosodie générale chez tous les peuples.
Dictionnaire de musique, Léon et Marie Escudier, 1872

 

s. f.
Sorte de nome pour les flûtes, et propre aux cantiques que l’on chantait chez les Grecs à l’entrée des sacrifices. Plutarque attribue l’invention des prosodies à Clonas, de Tégée selon les Arcadiens, et de Thèbes selon les Béotiens.
Dictionnaire de musique, Jean-Jacques Rousseau, 1767


 

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