Princesse de Trébizonde (La)

Opéra-bouffe en trois actes, paroles de MM. Nuitter et Tréfeu, musique de M. Jacques Offenbach ; représenté aux Bouffes-Parisiens le 7 décembre 1869. Cette farce rappelle une de celles que Riccoboni avait imaginées à la fin du siècle dernier. Le saltimbanque Cabriolo gagne à la loterie un château, des terres et le titre de baron. Il se rend dans ses domaines escorté de sa famille de paillasses. Parmi les figures de cire qu’il avait montrées dans sa baraque se trouvait celle de la princesse de Trébizonde ; un jour que cette figure avait eu le nez cassé, la fille du saltimbanque avait pris ses vêtements et sa place ; le fils d’un prince du voisinage en était devenu épris, et, échappant à la surveillance de son précepteur Sparadra, et du prince Casimir, son père, il ne songe qu’à épouser Zanetta ; ce qui parvient à faire après les péripéties les plus burlesques. Il y a une scène assez comique au deuxième acte : c’est celle où tout ce monde de bobêches, de gilles, de pitres et d’avaleurs d’étoupes se prélasse et se goberge dans le château. Tout va bien d’abord ; on mange, on boit, on dort ; puis on s’ennuie, on a la nostalgie de la profession ; les convives finissent par reprendre machinalement leurs habitudes : faire tourner leurs assiettes sur des baguettes, etc. Il est fâcheux que les couplets par trop grivois et dont les équivoques sont trop grossières viennent gâter une farce qui eût été tout à fait amusante si on l’eût contenue dans de justes bornes. Quant à la musique, elle dépasse partout la vulgarité, la cocasserie des situations ; c’est désagréable au possible ; cette musiquette, qui n’a pour elle que les effets d’un rythme sautillant, ne cause aucune satisfaction à l’oreille ; tout ce qui peut plaire est d’une provenance étrangère au magasin de l’auteur ; ce sont des formules connues, des points d’orge ressassés, des imitations fréquentes des beaux airs du répertoire de l’Opéra ou de l’Opéra-Comique, telles que celle d’Asile héréditaire et de bien d’autres. C’est un genre si l’on veut, mais un très mauvais genre, et il est certain que l’éducation musicale dans notre pays a fait du bien du chemin en arrière, grâce à la prépondérance de cette forme d’œuvres artistiques et de l’idolâtrie de la bourgeoise à son égard. La Princesse de Trébizonde a eu pour interprètes Désiré, Berthelier, Bonnet, Georges, Mmes Thierret, Van Ghell, Fonti, Céline Chaumont.


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