Premier jour de bonheur (Le)

Opéra-comique en trois actes, paroles de MM. d’Ennery et Cormon, musique de M. Auber, représenté à l’Opéra-Comique le 15 février 1868. En entendant ce joli ouvrage, dont les mélodies, pleines de fraîcheur et de grâce, sont accompagnées avec une harmonie piquante et ingénieuse, on ne se douterait pas qu’il sort de la plume d’un vieillard de quatre-vingt-sept ans, si M. Auber n’avait pas constamment donné des marques de son activité. On pourrait même trouver que le titre de son ouvrage lui a rappelé ses premiers succès ; car on distingue dans plusieurs mélodies comme des réminiscences de la Bergère châtelaine, de la Neige, du Maçon. Ce qui nous reporte aux débuts du maître, de 1820 à 1826. Le sujet, en apparence original, n’est pas neuf. Il a été emprunté à une comédie représentée à l’Odéon le 27 mai 1816, sous le titre du Chevalier de Canolle, par Souques. Cette pièce a été mise en opéra-comique par Mme Sophie Gay, et représentée, avec la musique de M. Fontmichel, le 6 août 1836. Mais, au lieu de se passer en France au temps de la Fronde, l’action s’engage dans les Indes, devant Pondichéry, dont les Français font le siège. Un officier, Gaston de Maillepré, au lever du rideau, rend la liberté à des prêtresses d’une pagode, que les soldats ont faites prisonnières. C’est une entrée en scène qui fait connaître son caractère généreux et chevaleresque. Ce jeune officier semble voué aux mésaventures et aux déceptions. S’il fait un héritage, il se brouille avec son ami le plus intime ; sa nomination de colonel lui vaut un duel ; enfin celle qu’il aime et qu’il voudrait épouser est la nièce du gouverneur anglais de Madras. Hélène, accompagnée de son fiancé, sir John, visite le camp français pendant une trêve. Si John, sans songer à mal, fait un dessin des fortifications. Il est surpris, arrêté comme espion, et condamné à mort. De son côté, Gaston, dans un combat, est fait prisonnier. Il revoit Hélène chez le gouverneur anglais, et, au moment où il espère lui faire partager ses sentiments, on apprend la condamnation de sir John, et le conseil guerre, usant de représailles, décide que Gaston de Maillepré sera fusillé. Par bonheur sir John revient au camp, la paix est conclue entre les belligérants, et le jeune officier peut goûter enfin son premier jour de bonheur.

Le livret a été fait avec beaucoup d’habileté, mais la donnée manque de force et de simplicité, et l’intérêt n’est pas suffisant. La partition renferme de fort jolis morceaux : l’ouverture d’abord, dans laquelle le motif de la gracieuse ballade des djinns contraste avec une sorte de marche guerrière ; ensuite, dans le premier acte, la romance du ténor : Attendons encore notre premier jour de bonheur ; dans le second, l’air chanté par Hélène à la jeune Djelma : Un époux chez vous ; le chœur de la fête donnée chez le gouverneur et la ballade des djinns, qui a obtenu un immense succès. La mélodie en est des plus simples, et elle n’est accompagnée que par deux accords, l’accord parfait et celui de septième dominante sur la tonique tenue en pédale par le cor ; mais cela est traité avec un goût exquis. L’interprétation par Mlle Marie Roze, actrice fort jolie, a aussi contribué au succès. Nous rappelons encore un trio d’hommes et un duo entre Gaston et Hélène, et enfin, dans le troisième acte, un délicieux nocturne pour deux voix de femme, et des stances poétiques harmonisées avec une rare délicatesse. Chanté par Capoul, Sainte-Foy, Prilleux, Bernard, Melchissédee, Mme Cabel et Mlle Marie Roze, qui a obtenu un grand succès dans le rôle, très court d’ailleurs, de l’Indienne Djelma.


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