Petit Duc (Le)

Opéra-comique en trois actes, livret de MM. Henri Meilhac et Ludovic Halévy, musique de M. Charles Lecocq, représenté au théâtre de la Renaissance le 25 janvier 1878. Cet ouvrage est, au point de vue musical, le meilleur dû à la musa pedestris de l’auteur de la Fille de Mme Angot. La pièce est amusante. Le duc Raoul de Parthenay a dix-huit ans. Il a épousé le matin même une charmante jeune fille noble et le petit duc devra achever son éducation sous la direction de son précepteur, le sieur Frimousse, et de son gouverneur militaire, le capitaine Montlandry. Les deux jeunes époux protestent contre cette séparation, car ils s’aiment tendrement. Parthenay, qui est né colonel, laisse là les livres et précepteur, monte à cheval, se met à la tête de son régiment et va à Lunéville.
Le second acte se passe dans le couvent des demoiselles nobles. Le bouillant petit duc veut en faire sortir de force sa femme, menace de donner l’assaut au pensionnat. Mais on entend gronder le canon, et Mme Diane de Château-Lansac, la directrice, persuade à Partenay qu’il a autre chose à faire que de mettre à sac un couvent. Le petit duc court à l’ennemi, se couvre de gloire et obtient du roi, en récompense de sa bravoure, de devenir le mari de sa femme. On voit combien l’intrigue est faible ; mais dans l’état actuel de l’art théâtre lyrique, cela importe peu, car ce cadre est rempli de petites scènes épisodiques et de couplets écrits pour les interprètes jouissant de la faveur du public. Petite querelle entre les pages et les demoiselles d’honneur, chœur d’officiers, le bouteselle, la leçon de chant, rondeau de la paysanne, idylle, chœur de dragons, chansons du petit bossu, du mot d’ordre, de l’épée sont autant de hors d’œuvre très faiblement reliés à l’action. Selon les circonstances et le jeu des acteurs, ces pièces peuvent avoir un succès de vogue et d’argent, mais elles manquent de l’élément vital qui assure une destinée durable. Il y a beaucoup de choses à louer dans la partition : l’entrée et les couplets des pages, une gavotte, le duo du duc et de la duchesse : C’est pourtant bien doux, je vous aime ! les couples de la Petite femme, la Leçon de chant, dans laquelle on regrette de trouver des effets burlesques que M. Lecocq aurait dû laisser à M. Offenbach : Mais la soup … mais la soupçonner, quelle peine ! l’ensemble et les couplets de l’épée. Cet ouvrage a été chanté par Mmes J. Granier, Desclauzas, Mily-Meyer, Léa d’Asco, Piccolo, Panseron ; MM. Vauthier, Berthelier, Urbain, etc.
Dictionnaire des Opéras. Dictionnaire Lyrique. Félix Clément, 1881


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