Peste

nom féminin
anglais : plague, pest.

Zoonose aiguë due à la bactérie Yersinia pestis qui revêt chez l’Homme, deux formes cliniques : la peste bubonique et la peste pulmonaire.
Il peut également se constituer d’emblée une forme septicémique, rapidement mortelle.
La peste humaine sévit par épidémies ou par cas sporadiques.
La peste bubonique est transmise par piqûre de certaines espèces de puces. La peste pulmonaire très grave et contagieuse, est directement transmise par voie respiratoire.
Les réservoirs de virus sont constitués par des rongeurs sauvages et commensaux. Des foyers enzootiques existent actuellement sur tous les continents sauf l’Europe.

Mots dérivés de peste :

  •   pesteux : relatif à la peste, porteur de la peste ;
  •   pestiféré : atteinte de la peste ;
  •   pestilentiel (du latin pestilens :à l’odeur nauséabonde) désignait autrefois les malades quantantenaires ;
  •   pesticide qui concernait à l’origine, des produits phytosanitaires (insecticides dirigés contre les nuisants autres que les ravageurs des cultures, tels que des rodenticides, des molluscicides, etc…

Ne pas confondre avec :

  •   "peste équine" : maladies des Équidés due à un Orbivirus de la famille des Orbiviridae.
  •   "peste porcine classique" : maladie des porcins due à un Pestivirus de la famille des Flaviviridae ;
  •   "peste porcine africaine" : maladie des porcins due à un Asfivirus de la famille Asfarviridae ;
  •   "peste bovine" : maladie des bovins due à un Morbillivirus de la famille des Paramyxoviridae.
  •   "peste des petits ruminants" : maladie animale due à un Morbilllivirus de la famille des Paramyxoviridae.
  •   "peste aviaire" : maladie des oiseaux due à un virus grippal Orthomyxovirus, hautement pathogène.
  •   "peste britannique" : non désuet de la suette miliaire ;
  •   " pseudo-peste" : nom de la maladie de Newcastle atteignant les oiseaux, due à un Parainfluenzavirus de la famille des Paramyxoviridae.

Le mot peste était également employé autrefois (et parfois encore aujourd’hui) dans son sens étymologique de fléau pour désigner différentes maladies épidémiques.
Étymologie
du latin, pestis : fléau.
Commission XIX-Langue française, Académie Nationale de médecine, 2008


Le nom de « peste » (du latin pestis qui signifie fléau) était jadis donné à toutes les grandes épidémies. Actuellement ce terme est réservé à une maladie infectieuse déterminée par un coccobacille, isolée en 1891 : c’est un germe qui vit en aérobiose, à 25°C à Ph = 7,4. Il peut aussi vivre en anaérobiose. On en connaît deux variétés : l’une dite océanique (ou « orientale ») ne fermente pas sur la glycérine. La première est véhiculée par les Rats commensaux de l’Homme, la seconde est véhiculée par les Rongeurs sauvages. Le bacille de Yersin est doué d’une toxine protéique, qui peut être transformée en anatoxine et permet la préparation d’un sérum antitoxine. Deux sortes d’antigènes ont été extraits de Pasteurella pestis.

La peste humaine se manifeste sous trois aspects :

  •   la peste bubonique, caractérisée notamment par le bubon (ou adénite),
  •   la peste septicémique (qui a les mêmes aspects infectieux que la peste bubonique, mais sans bubon apparent),
  •   la peste pulmonaire, marquée par des signes d’infection pulmonaire.

Le diagnostic clinique peut se faire, certes, par l’examen du bubon, qui se présente sous la forme d’une petite tumeur du volume d’une noix adhérant à la peau, rouge et oedèmaciée (à l’aine et aux aisselles). Le diagnostic bactériologique se fait par une ponction du bubon et une hémoculture. En présence d’un cadavre (essentiellement d’un cadavre de Rat, à propos duquel on se demande s’il est mort de la peste), on prélève la rate et la moelle des os longs, et on injecte ces prélèvements par voie cutanée dans un cobaye : s’il s’agit de peste, l’animal inoculé mourra de septicémie hémorragique, ce qui permettra d’identifier le germe.

La peste, sous toutes ses formes humaines, est traitée avec succès par les antibiotiques (notamment la streptomycine). Jusqu’à une date récente, c’était une maladie redoutable, et les ravages des épidémies de peste ne se comptent plus. La peste noire (peste septicémique) tua, au XVII° siècle, le quart des habitants européens (elle atteint Paris en 1630, Florence en 1648, Londres en 1665, la Rhénanie entre 1664 et 1667). Ce n’est qu’à partir de la grande épidémie de peste née en Chine en 1894 qu’a été instituée une prophylaxie rationnelle. Il y a cependant eu de petites épidémies locales (à Paris, en 1920 ; en Corse, en Italie et à Malte, en 1945). L’étude épidémiologique montre l’importance des Rongeurs, et en particulier des Rats. Chez le Rat (aussi bien chez le surmulot que chez le Rat noir), le germe se transmet d’individu à individu par la puce du Rat : la puce pique le Rat pesteux, s’infecte et transmet le germe à un autre rat qu’elle pique. La puce infectée peut aussi piquer l’Homme, à qui elle transmet la peste. Enfin, la transmission d’Homme à Homme se fait encore par l’intermédiaire de la puce de l’Homme. La puce humaine quitte son hôte au moment de son agonie, ou aussitôt après sa mort, et va piquer son entourage (d’où les contagions lors des veillées funéraires). La peste pulmonaire est une peste des régions froides, à propagation interhumaine (par les crachats, les voies aériennes). Les mesures prophylactiques consistent à tuer les insectes vecteurs par des insecticides, ou bien encore les Rats (dératisation). La vaccination est efficace, mais l’impunité n’est pas de longue durée.


 

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